« NOUS AVONS souvent tendance à penser que l’exclusion vis-à-vis des soins n’est liée qu’à des problèmes d’ordre financier. C’est oublier que cette problématique concerne également les personnes handicapées mentales », explique Christel Prado, Présidente de l’UNAPEI. L’association vient à cet effet de publier un livre blanc - « Pour une santé accessible aux personnes handicapées mentales » - qui sera remis à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors du prochain congrès de l’UNAPEI le 25 mai prochain.
L’ouvrage, dont l’ambition déclarée est d’être « un guide à l’usage des structures et des acteurs intervenant dans le parcours de santé des personnes handicapées mentales », fait le constat des spécificités à prendre en compte face à « une offre de soins insuffisante et inadaptée » et propose de nombreuses actions à engager dans différents domaines identifiés comme lacunaires sur la question.
Christel Prado rappelle ainsi que l’on continue d’oublier que « ces personnes, en dehors de leur handicap, ont les mêmes besoins de soins que les autres », d’autant que le vieillissement lié à l’amélioration de leur espérance de vie est « un nouvel enjeu qui appelle des réponses urgentes ».
Des recommandations.
Oubli ou inadaptation des politiques de prévention à leur endroit, insuffisance de formation des professionnels de santé et manque de coordination sont tour à tour pointés du doigt pour mettre en avant les problèmes récurrents auxquels doivent faire face les handicapés mentaux et leurs aidants au sein du parcours de santé.
Les recommandations que publie l’UNAPEI s’articulent autour de 2 axes prioritaires : la mise en place d’un système de soins inclusif pour que ces personnes puissent « bénéficier de tout ce qui est mis en œuvre pour l’ensemble des citoyens » et le déploiement d’actions spécifiques pour garantir un accès à la santé qui tienne compte des particularités liées au handicap.
Pour les mener à bien, l’association demande notamment le lancement d’études épidémiologiques sur les besoins en santé des personnes handicapées mentales, l’organisation de l’échange de savoirs et de compétences à tous les niveaux de formation entre les secteurs médico-social et sanitaire, le déploiement de campagnes de prévention incluant les handicapés mentaux, l’accroissement du nombre de maisons de santé ainsi que le développement de l’hospitalisation à domicile. D’autres objectifs identifiés concernent la recherche du consentement aux soins, le développement de programmes d’éducation thérapeutique, la création des dossiers médicaux et d’autonomie informatisés, la multiplication des réseaux de santé handicap et des centres de référence ou encore la reconnaissance des contraintes supplémentaires des professionnels par une prise en compte du handicap dans le forfait de soins.
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