« LES MÉDECINS ont tendance à ne se concentrer que sur les conséquences traumatiques des chutes sous- estimant les conséquences psychologiques. Ne pas avoir de conséquences fracturaires ou métaboliques ne veut pas dire pour autant que la personne "va bien" et peut marcher. Une chute peut provoquer un véritable traumatisme psychologique pour les personnes âgées », explique le Dr Frédéric Bloch, gériatre praticien hospitalier, à l’Hôpital Broca (Paris).
Les conséquences psychologiques des chutes - perte de confiance en soi, dégradation de l’image de soi, sentiment d’insécurité - peuvent contribuer à l’émergence d’un syndrome post-traumatique associant une composante motrice entraînant des troubles de la posture et de la démarche et une composante psychologique.
Une anxiété majeure lors des phases de verticalisation peut être responsable d’une inhibition psychomotrice sévère entraînant un blocage de tous les automatismes de l’équilibre et de la marche. À plus long terme, peuvent s’installer un syndrome de régression psychomotrice et un syndrome de peur de chuter entraînant un confinement au domicile, une peur de sortir et de tomber.
Le syndrome post-chute est une urgence gériatrique car en l’absence d’une prise en charge précoce et adaptée, il évoluera inexorablement vers un état de grabatisation irréversible. Les facteurs pronostics défavorables sont une incapacité à se relever du sol, un temps de plus d’une heure au sol ou des antécédents de chute.
Toute contre indication étant exclue, la reprise de la marche doit être facilitée par une prise en charge rééducative le plus rapidement possible.
La réalité virtuelle.
Des analogies entre les conséquences d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et d’un syndrome post-chute suggèrent que les traitements dédiés au SSPT pourraient être adaptés pour le syndrome post-chute chez les personnes âgées, notamment la thérapie par réalité virtuelle.
Contrairement aux techniques d’exposition in vivo, la réalité virtuelle permet un contrôle plus étroit des scénarios, de répéter facilement les expositions, des mises en situations chez des sujets incapables de marcher du fait d’un syndrome post-chute ou ayant une imagerie mentale pauvre.
Cette technique peut ainsi intervenir très rapidement au niveau moteur et au niveau psychologique : pour la partie motrice en combinant un environnement interactif virtuel en 3D avec des techniques traditionnelles de réadaptation, au plan psychologique l’objectif est que le patient exposé à un environnement virtuel ait l’illusion d’être directement confronté à l’expérience traumatisante.
Une prise en charge rapide du syndrome post-chute par cette technique pourrait être utilisée pour éviter la spirale des conséquences psychologiques de la chute.
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