APRÈS que les Assises du médicament, l’IGAS, et l’Assemblée nationale ont tour à tour bouclé leurs travaux, le Sénat a, mercredi dernier, rendu publiques ses réflexions sur la refonte du circuit du médicament. Manifestement, les membres de la Haute assemblée ont opté pour des mesures définitives, notamment pour ce qui concerne la visite médicale : ils suggèrent de « mettre un terme à la profession de visiteur médical et la transformer en confiant à la Haute autorité de Santé (HAS) la formation et la gestion des personnels concernés ». Comme avant lui le rapport de l’IGAS et celui des Prs Debré et Even, le Sénat semble partisan de la méthode forte : « Le temps est venu des représailles massives », précise son rapport qui propose de ne plus laisser les écoles de formation délivrer de nouveaux diplômes de visiteurs médicaux, ce qui réduirait lentement mais sûrement leur nombre au gré des départs à la retraite. Seuls les VM déjà en poste pourraient poursuivre leur activité, sous contrôle de la HAS, cette institution développant parallèlement un corps de VM publics.
Autre proposition choc, le rapport veut exclure les représentant de l’industrie pharmaceutique « de toutes les commissions et groupes de travail de l’AFSSAPS et de la HAS ». Tout juste ces représentants seraient-ils « consultés par écrit ou par oral » quand leur avis paraîtrait nécessaire. Enfin, sans toutefois vouloir en finir avec les experts externes, le rapport préconise de créer un corps d’état d’experts en santé publique, rémunérés par l’AFSSAPS.
En présentant leurs conclusions, les sénateurs François Autain et Marie-Thérèse Hermange, respectivement président et rapporteur de la mission, ont regretté publiquement que Xavier Bertrand n’ait pas attendu la publication du rapport du Sénat pour présenter les grandes lignes de son projet de loi de refonte du circuit du médicament. « C’est jeter le discrédit sur elle que de ne pas tenir compte des travaux de la Haute Assemblée pour préparer le projet de loi », a insisté Marie-Thérèse Hermange. La sénatrice UMP a néanmoins assuré que les parlementaires déposeraient des amendements lors de la discussion du projet de loi. « Il n’y a pas de raison pour qu’ils ne se saisissent pas du projet pour l’amender », a-t-elle conclu.
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