Médicament, expertise

Le patron de la HAS défend son institution

Publié le 05/05/2011
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Invité des « Rencontres Paris-Dauphine Santé », le Pr Jean-Luc Harousseau, président de la HAS (Haute Autorité de Santé), a fait le point sur l’actualité de l’institution qu’il préside. « Avant l’automne, le gouvernement présentera un projet de loi sur la réforme du système de santé, a-t-il rappelé. Parmi les pistes, existe celle de rassembler toutes les agences sanitaires françaises au sein d’une nouvelle Agence du médicament. J’y suis opposé ». Le ton est donné. Le patron de la HAS argumente, estimant qu’il serait pour le moins curieux que chaque crise sanitaire « défasse le système créé par la crise précédente », soulignant ensuite que dans l’affaire Mediator, « l’organisme qui a le plus failli, c’est l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé )». « Faudrait-il à ce titre punir la HAS? », s’est-il interrogé. II estime que la commission d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’AFSSAPS et la commission de la transparence de la HAS avaient « des rôles différents ». Pour le Pr Harousseau, l’AFSSAPS doit être « la police du médicament, depuis son autorisation de mise sur le marché jusqu’à sa fin de la vie », alors que le rôle de la HAS serait à ses yeux « non pas de décider, mais de conseiller des organismes comme la CNAM ou le CEPS (comité économique des produits de santé) ».

Deux qualités caractérisent la HAS, selon lui, « la rigueur scientifique » et « l’indépendance vis-à-vis des industriels et des pouvoirs publics ». Le président de la HAS en profite pour souligner l’activisme de son institution - en matière de certification des établissements, 180 décisions ont été prises en 2010 tandis que 10 000 médecins spécialistes ont été accrédités.

Quant à la mission d’évaluation médicoéconomique confiée à la HAS en 2008, le Pr Harousseau

estime que c’est une bonne chose : « Nous ne pouvons plus considérer la qualité sous le seul angle du rapport efficacité-toxicité. Nous sommes obligés de faire des arbitrages qui tiennent compte des aspects économiques. Mon ambition est que la HAS apprenne à indiquer comment utiliser au mieux les ressources financières ».

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8956