En autorisant les députés gays à verser une quote-part supplémentaire pour garantir l’assurance-maladie complémentaire à leurs compagnes et compagnons, le Parlement italien relance le débat sur la reconnaissance des couples homosexuels. Mais il introduit de fait un système à deux vitesses.
Alors que les pressions exercées par le Vatican et les parlementaires conservateurs bloquent l’adoption d’une loi reconnaissant les couples homosexuels en Italie, le Parlement a indirectement reconnu les droits des ménages gays. Mais seulement dans l’enceinte des deux chambres. Comment ? En autorisant le remboursement des frais médicaux des compagnes et compagnons gays des parlementaires moyennant le paiement d’une cotisation supplémentaire à l’ASI.
Créée en 2001, cette assurance complémentaire des parlementaires italiens est un fonds autonome qui ne dépend pas du droit italien, d’où la possibilité pour le bureau de la présidence du Parlement d’adopter ce dispositif. L’assurance est obligatoire pour les 630 députés et 315 sénateurs qui versent une cotisation mensuelle d’un montant de 526 euros directement prélevée à la source. Elle rembourse la quasi-totalité des frais dentaires, ophtalmologiques, les séances de psychanalyse et les thérapies psychologiques comportementales. Et aussi, la physiothérapie, les cures thermales et même les visites chez les nutritionnistes.
Indignation de certains partis
Au parlement, l’adoption de ce dispositif a suscité l’indignation de certains partis. À commencer par le mouvement 5 Stelle (M5s), qui s’est abstenu au moment du vote. « C’est encore un privilège réservé à la caste. En dehors du Parlement, les couples homosexuels n’ont pas accès à cette couverture sanitaire réservée aux couples hétérosexuels. Le Parlement a en fait introduit un système à deux vitesses », s’énerve Roberta Lombardi, présidente du groupe parlementaire du M5s. Difficile de lui donner tort.
« Les contrats d’assurance couvrent les couples qui vivent "more uxorio", une expression qui en latin veut dire comme mari et femme. Dans le droit italien, cela signifie qu’ils constituent une famille de fait », explique Elisabetta, employée par le groupe Allianz. Elle ajoute qu’à la signature du contrat, le couple doit prouver qu’il est enregistré comme tel auprès de la mairie. Un statut a priori impossible pour les couples gays qui ne sont pas reconnus par la loi. Même si la Cour constitutionnelle de Milan a déclaré en 2012, que la définition « more uxorio » concerne aussi les ménages homosexuels d’un point de vue légal et qu’ils « ont par conséquent les mêmes droits que les couples hétérosexuels ».
En revanche, le groupe Sel (Sinitra, Ecologia, Libertà), qui représente la gauche radicale, applaudit. Et réclame l’ouverture rapide d’un débat sur les couples gays pour s’aligner sur d’autres pays comme la France.
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