« Quand mon père a quitté le Piémont, dans les années 1930, il s’est installé sans argent, en France, avec un visa de travailleur agricole dans le Tarn-et-Garonne, tandis que deux de ses frères ont choisi l’Argentine, raconte au « Quotidien » Cécil Bergoglio, 68 ans, créateur de l’entreprise Bergofruits (négoce de fruits et légumes). Je savais que nous gardions des cousins là-bas et c’est en 2005, lors de l’élection de Benoît XVI, que j’ai appris l’existence de Jorge, le fils de l’un de ces oncles, qui était l’archevêque de Buenos Aires.
Évidemment, quand nous avons appris son élection comme pape, mercredi, notre surprise a été immense. C’est une émotion extraordinaire ! C’est une grande joie pour toute notre famille. »
Une famille qui n’existe plus en Italie sous le nom de Bergoglio, seules les femmes étant demeurées au pays et dont les représentants se partagent entre la France et l’Argentine.
Une cousine acupuncteur, une autre chercheur en biologie
Cécil Bergoglio a trois enfants, un fils qui a repris l’entreprise familiale de fruits et légumes, et deux filles qui exercent dans le monde de la médecine : Corinne, l’aînée, a créé un cabinet de médecine chinoise, acupuncture et relaxation, dans la petite commune de Cazes-Mondenard.
Sa sœur Valérie est chargée de recherche au CNRS, à l’IPBS (Institut de pharmacologie et de biologie structurale) depuis 2007. « Évidemment quand j’ai découvert à la télé que le nouveau pape portait mon nom et était mon cousin, cela a très fortement résonné en moi, confie-t-elle au « Quotidien ». Depuis le précédent conclave, j’avais conçu le projet de faire le voyage en Argentine pour le rencontrer, mais l’occasion ne s’est pas trouvée jusqu’ici. J’ai consulté les publications scientifiques et j’ai découvert des Bergoglio qui sont établis en Argentine et qui font de la recherche fondamentale. »
Audience au Vatican
Cécil Bergoglio a décidé d’écrire au pape pour solliciter une audience au Vatican avec ses enfants. Valérie sera du voyage, s’il a lieu, annonce-t-elle. La chercheur, qui travaille sur la réplication ADN des mécanismes cellulaires rendus défectueux par le cancer, en vue de repérer des marqueurs diagnostics, évoquera-t-elle avec le pape François les débats autour de la bioéthique et de la recherche sur l’embryon ? « A priori, je pense que ces problématiques dépassent ma personne, répond-elle prudemment, et même aussi celle du pape. Mais nous pourrons évoquer le métier de chercheur. »
Depuis quelques jours, son patronyme fait réagir le personnel de l’IPBS, et jusqu’au service de presse du CNRS. « Mais d’ici peu, prévoit la chercheur, tout le monde aura oublié le nom de Bergoglio pour ne retenir que celui de François 1er. Et, ajoute-t-elle, quelle que soit l’émotion que je ressens, le fait d’être la cousine du pape ne changera pas ma vie. Seulement, reconnaît-elle, je reste sous le coup de la surprise devant une telle destinée pour notre famille, alors que nos aïeux ont quitté notre pays dans une misère totale. Quel parcours ! »
Dans le petit village de Cazes, au cœur du Quercy blanc, le maire, Hervé Andrieu redoute déjà le débarquement des hordes de journalistes. Et le Dr Elie Attal, unique généraliste local, s’en amuse par avance : « Notre pays est tellement calme, voilà qui nous promet une belle animation ! »
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