Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) émet un avis sur les risques liés à la « fish therapy ». La tendance avait été lancée par la « fish pedicure » et s'étend désormais à d'autres parties du corps. Le principe consiste à immerger la zone choisie dans de l’eau contenant des poissons, généralement de l’espèce Garra rufa, détachant, pour se nourrir, des squames de la peau.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), saisie par la Direction générale de la santé (DGS), avait alerté dès 2013 sur les risques de cette activité « répandue en France sans aucune réglementation sanitaire spécifique ».
Aucune indication médicale et aucune réglementation sanitaire spécifique
Le HCSP se prononce aujourd'hui sur cette pratique qui n’a, selon lui, « aucune indication médicale » et les structures dans lesquelles elle est opérée qui « ne relèvent actuellement d’aucune réglementation sanitaire spécifique ». Il précise toutefois que : « s’il existe un risque infectieux potentiel lié à cette pratique, les données disponibles ne permettent pas de quantifier ce risque au-delà de quelques cas rapportés et des études microbiologiques de l’eau. »
Dans ces conditions, le HCSP recommande un certain nombre de mesures de précaution, à commencer par celle de ne plus utiliser la terminologie « fish therapy » suggérant une efficacité thérapeutique médicale. Le document insiste également sur l'importance d'informer les médecins (dermatologues, infectiologues, généralistes, etc.) de l’absence d’efficacité de cette pratique pour la prise en charge de l’eczéma ou du psoriasis, ainsi que des risques potentiels d’infections compte tenu de la nature des bactéries isolées.
Un risque potentiel « faible mais non nul »
Le Haut Conseil souhaite une meilleure information du public au cabinet médical ou lors de la prise en charge dans les centres pratiquant cette activité. L'avis souligne par ailleurs « le risque potentiel faible mais non nul » lié à cette pratique récréative, en particulier pour les personnes ayant des facteurs de risque d’infection (diabète, immunodépression) et incite les professionnels de santé à signaler les cas suspects d’infection afin qu’ils bénéficient d’investigations approfondies.
Le HCSP appelle pour finir à « encadrer cette pratique avec des contrôles sanitaires réguliers dont les modalités sont à définir avec les services compétents » et à « réévaluer régulièrement les risques en fonction des nouveaux cas rapportés ».
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