POUR SON 12e congrès annuel, le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA) a regroupé ses adhérents à Bruxelles. Une façon pour lui d’ouvrir les débats à nos voisins européens, pour découvrir ce qui se fait chez eux, mais aussi d’interroger l’Europe sur la manière dont elle pourrait intervenir sur les problématiques de l’accueil des personnes âgées.
« Aujourd’hui, c’est inédit, car c’est la première fois que l’on parle à nos adhérents de ce qui se passe à l’étranger », confie Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du SYNERPA. « En tant que fédération nationale, nous avons peu d’expertise de ce qui se passe ailleurs, mais nous allons commencer à créer des liens avec d’autres pays. La question de la mutualisation va se poser. »
Piero Calandriello, le directeur général du premier syndicat européen des maisons de retraites privées, ECHO, a insisté sur la nécessité de réfléchir dès maintenant aux réponses que pourrait apporter l’Europe. « Les décisions doivent être prises aujourd’hui, il faut dégager des solutions concrètes », a-t-il expliqué. « L’Europe ne peut pas faire défaut, aucun pays européen n’est en mesure d’affronter seul la problématique du grand âge. »
« On doit anticiper et se demander ce que l’Europe peut nous apporter de plus, et quelle influence nous pouvons avoir. Nous devons anticiper la donnée européenne », a souligné quant à lui Jacques Bailet, le vice-président du SYNERPA.
Un secteur qui recrute.
Plus tôt dans la journée, le SYNERPA est revenu sur le livre blanc qu’il a rédigé avant les élections présidentielles, et qui contient 25 propositions. Différents thèmes sont abordés, les questions d’hébergement, la définition de la dépendance et son financement, le financement efficient des soins à la personne âgée, l’apport du secteur privé et enfin l’emploi dans le secteur. Le président du SYNERPA, Jean-Alain Margarit, a précisé les deux propositions les plus importantes selon lui, la tarification à la ressource, et la question de l’emploi. Le livre blanc précise qu’aujourd’hui les tarifs des établissements varient, et ce sans fondement. Il rappelle qu’une tarification à la ressource, « simple et automatique, adaptée aux besoins de la personne en fonction de son niveau de dépendance devait être mise en œuvre. » Elle était prévue par la PLFSS 2009 mais les décrets d’application n’ont jamais été publiés.
« La qualité des prestations que nous sommes en mesure de donner passe forcément par des salariés bien formés et en nombre suffisant », a ajouté Jean-Alain Margarit. Le secteur du grand âge recrute, mais a des difficultés à trouver du personnel, et principalement des aides-soignants et des infirmiers. Selon le dernier « Plan métier », qui date de 2007, en 10 ans le secteur devra trouver ou renouveler 400 000 emplois. « Du côté des médecins nous ne sommes pas encore pris à la gorge car on a très peu de temps de médecin en établissement », note Florence Arnaiz-Maumé. « Mais certaines structures rencontrent de sérieuses difficultés à cause des déserts médicaux, ils doivent donc réfléchir au recrutement d’un médecin salarié. » Pour répondre à ces besoins en personnel le SYNERPA propose notamment d’augmenter le nombre de places pour la formation d’aides-soignants, de mieux intégrer la gériatrie et la gérontologie dans la formation des soignants, mais aussi de faire connaître les métiers du grand âge par des campagnes d’information.
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