En lançant aujourd’hui une mission interministérielle sur l’adaptation de la société française au vieillissement démographique, le gouvernement ouvre le chantier de la réforme de la prise en charge des personnes âgées, promise depuis plus de cinq ans, mais qui n’a jamais vu le jour, faute de financements.
« L’allongement de la durée de la vie a été le plus grand progrès du XXe siècle, un progrès et une chance, il est aujourd’hui le plus grand défi politique », a souligné Michèle Delaunay, ministre déléguée en charge des personnes âgées et de l’autonomie en présentant la mission. La ministre a plaidé pour une politique globale qui prenne en compte toutes les dimensions de l’avancée en âge.
Une loi en 3 volets
La future loi d’adaptation de la société au vieillissement de la population comportera trois volets : l’anticipation par la prévention individuelle et collective, notamment dans le domaine de la santé, l’adaptation de la société au vieillissement, enfin l’accompagnement des personnes âgées et de leur famille en cas de perte d’autonomie. C’est sur l’adaptation de la société au vieillissement, volet central de la loi en préparation, que travaillera la mission interministérielle qui vient d’être confiée à Luc Broussy, conseiller général du Val d’Oise, spécialiste des questions liées au vieillissement de la population.
La réflexion menée par les membres de cette mission, tous issus d’horizons professionnels divers, démographe, gériatre, philosophe, sociologue... s’articulera autour de trois axes. Le premier concernera l’habitat, l’urbanisme et la mobilité et traitera de l’adaptation des logements, du mobilier urbain et des modes de transports au vieillissement de la population. Le deuxième axe portera sur la croissance économique et l’emploi. Le vieillissement de la population est un levier en terme de création d’emplois (300 000 d’ici 2020 précise Michèle Delaunay) mais également de développement industriel et d’innovation technologique en matière de robotique, domotique, techniques de l’information et économie numérique.
Le troisième volet enfin sera consacré à l’éducation, la communication, la culture et le lien intergénérationnel avec l’objectif de changer le regard sur le vieillissement et les personnes âgées, « de faire de l’âge, selon le souhait de Michèle Delaunay, un objet de désir et non plus de crainte. »
Vote prévu en 2014
La ministre insiste sur le caractère interministériel de cette mission qui impliquera nécessairement les ministères des affaires sociales et de la santé, du travail et de l’emploi, des transports, du redressement productif. Son rapport est attendu pour la fin du mois de décembre.
Le volet « anticipation » de la future loi sera confié à un comité national de coordination des politiques de prévention de la perte d’autonomie présidé par le Dr Aquino. Une autre mission parlementaire sera créée d’ici la fin du mois d’octobre sur la prévention et l’adaptation au vieillissement dans d’autres pays.
« Le projet de loi sera le fruit du travail de tout le gouvernement et en sera emblématique », souligne la ministre qui souhaite que la loi puisse être votée et entrer en vigueur au début de l’année 2014.
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