L’ASSOCIATION Docteur Souris qui œuvre, depuis 2003, pour déployer l’Internet dans les services pédiatriques dresse un constat décevant et regrette l’inaction des pouvoirs publics. Cette même année pourtant, un groupe de travail interministériel de la Santé et de l’Éducation nationale préconisait de généraliser l’utilisation des nouvelles technologies par les jeunes patients. « Et depuis que s’est-il passé ? Rien où presque ».
L’association, qui fait un état des lieux de l’équipement informatique sur 248 services pédiatriques de plus de 10 lits en France, soit « 90 % de l’univers des établissements pédiatriques » constate que « près de la moitié des ordinateurs disponibles auprès des enfants hospitalisés proviennent de Docteur Souris ». Et l’ensemble des ordinateurs disponibles couvrent « à peine le dixième du besoin réel ». Si 207 établissements disposent d’au moins un ordinateur utilisable par des jeunes patients, soit 83 %, seuls 66 établissements offrent la possibilité aux jeunes patients d’utiliser un ordinateur dans leur chambre (27 %), « mais en réalité avec très peu d’ordinateurs par rapport au nombre de patients ». La moyenne du nombre d’ordinateurs est inférieure à un ordinateur pour dix chambres. Le fonctionnement, l’animation et la maintenance sont liés « à la bonne volonté de bénévoles, très peu d’établissements ayant mis en place un accompagnement interne ». Or, selon une enquête du CREDOC, citée par Docteur Souris, 96 % des adolescents de 12 à 17 ans disposent à domicile d’un ordinateur (contre 69 % en 2003) et neuf sur 10 estiment qu’ils éprouveraient un manque en cas de privation de cette technologie. Une fois hospitalisés, « les enfants et adolescents sont coupés du monde », regrette l’association qui, au-delà de ce bilan, propose de mettre en place un plan, « sur l’ensemble du territoire, destiné à équiper au cours des cinq prochaines années tous les services de pédiatrie », de manière pérenne.
Dix services à Marseille.
En septembre 2010, l’association, fondée par un ancien directeur-adjoint de Microsoft-France, a inauguré son projet le plus important : l’équipement de 10 services pédiatriques au sein de l’hôpital de la Timone à Marseille avec 200 ordinateurs portables utilisant le réseau Wi-Fi de l’hôpital. Présente dans cinquante services pédiatriques où elle a déployé 600 ordinateurs portables dont peuvent bénéficier 10 000 enfants, l’association estime qu’il faudrait maintenant 7 500 ordinateurs pour équiper l’ensemble des 270 services pédiatriques de France.
« Jusqu’à présent, Docteur Souris a essentiellement fonctionné grâce à des dons des fondations d’entreprise et des particuliers. Or, aujourd’hui, si nous voulons palier le déficit des équipements informatiques des services pédiatriques, et permettre aux enfants et adolescents hospitalisés de garder un lien avec l’extérieur, il nous faut revoir notre modèle », indique Roger Abehassera, le Président de l’association. Le plan 2011-2016 dépend avant tout de l’adhésion des hôpitaux et d’une mutualisation régionale des moyens logistiques. Il repose également sur un financement multi-ressources et une contribution de fonctionnement « dont le montant équivaudrait au prix d’un café par jour par journée d’hospitalisation soit entre 1 et 2 euros ». L’association, à la recherche de bonnes volontés (docteursouris.fr), promet de partager les avancées de son plan de bataille.
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