FAUT-IL avoir peur du terrorisme biologique ? Avec « Marchands d’anthrax », ce mardi soir à 22 h35, Arte rouvre le dossier sur les armes bactérioloques et la mort suspecte de plusieurs chercheurs spécialistes de la maladie du charbon.
Le réalisateur Roberto Coen a mené une enquête de plus de cinq ans à travers le monde (États-Unis, Europe, Afrique australe...). Il s’est interrogé sur le lien entre une épidémie de charbon survenue au Zimbabwe, son pays d’origine, en 1978, pendant la guerre de libération (10 000 personnes touchées, 200 morts) et les attaques terroristes au bacille de charbon qui ont frappé les États-Unis, via des enveloppes piégées, quelques semaines après le11 septembre 2001.
Au fil de sa minutieuse investigation, il découvre un réseau mêlant politiques, scientifiques et militaires. Et souligne que plusieurs spécialistes du charbon ayant travaillé sur des programmes de guerre biologique sont décédés dans des conditions non élucidées, des années 1950 à nos jours. Parmi eux, David Kelly, expert en armement et microbiologiste, dont la mort par « suicide », en 2003, avait provoqué une grave crise du gouvernement de Tony Blair : son nom avait été identifié comme étant la source d’un journaliste de la BBC selon lequel le gouvernement avait gonflé les informations des services de renseignement pour justifier la guerre en Irak. Le documentaire affirme que David Kelly était aussi en lien avec les instigateurs des tentatives de stérilisation de la population noire d’Afrique du Sud.
Roberto Coen nous emmène dans des laboratoires top-secrets spécialistes du charbon et explore l’élaboration d’armes bactériologiques « ethniques », dont cette « Bombe noire » mise au point sous l’apartheid. Il montre aussi comment les gouvernements américain, russe, canadien, anglais et sud-africain, entre autres, investissent massivement dans la biosécurité : rien qu’aux États-Unis, pas moins de 1 800 compagnies travaillent dans le secteur pour le gouvernement. Une dangereuse course aux armements bactériologiques est-elle en préparation ? « Marchands d’anthrax » est parfois un peu alarmiste mais il a le mérite de pousser loin une enquête sur un sujet pour le moins difficile.
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