DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE Dr LACOMBE-MESTAS, neuropsychiatre aujourd’hui à la retraite, n’est pas une psy ordinaire. Également auteur, compositeur, interprète, elle a toujours considéré que la musique pouvait aider des personnes très fortement handicapées ou très âgées à sortir de leur isolement et leur procurer un peu de bonheur. « J’ai toujours utilisé la musicothérapie auprès de différentes populations, polyhandicapés, enfants de la DDASS, etc. Ma meilleure récompense, c’est de voir s’animer des personnes qui étaient complètement enfermées dans le mutisme et de lire le plaisir sur leur visage. »
Christiane Lacombe-Mestas n’a jamais cessé d’écrire des poèmes et des chansons relatant les grandes émotions de la vie. Elle les a chantés avec ferveur dans des maisons de retraite ou des établissements pour enfants extrêmement traumatisés. Décidée à lutter contre toutes les formes d’exclusions avec conviction. Des ateliers ont été mis en place dans différents centres de rééducation fonctionnelle, d’insertion sociale et professionnelle pour des ados sortant de prison ou des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Chaque fois, la magie de la musique a opéré.
Musique pour tous.
Elle opère aussi avec le bao-pao, « connu un peu par hasard ». « Lorsque j’ai découvert le bao-pao, j’ai compris que cet instrument serait très utile sur le plan musical mais également thérapeutique et humain, car il procure du plaisir. C’est de la musique pour tous », souligne-t-elle. Cet instrument de musique à rayon laser a été créé par une association marseillaise, La puce à l’oreille, il y a quelques années. Issu d’une recherche sur la simplification du geste instrumental, le bao-pao est un instrument électronique, à la fois simple et complexe : il est formé de quatre arcs en métal (orientés vers l’extérieur comme un jet d’eau), terminés par deux sphères chromées, au milieu duquel passe un rayon laser, tel une corde invisible… Il s’agit pour jouer, de couper le rayon laser à l’aide d’une baguette ou d’une licorne pour déclencher une note ou un son programmé d’un morceau choisi. Le retour dans le rayon arrête la note. Et la vitesse de passage dans le rayon influence le timbre du son. Il permet de jouer de la musique facilement et collectivement.
« Ainsi, le bao-pao donne accès à la musique, à l’interprétation et à la créativité en suppléant la déficience motrice », assure la psy qui chante. Le Dr Lacombe-Mestas a offert cet instrument de musique à l’hôpital San Salvadour il y a deux ans maintenant. Et elle entend bien en faire bénéficier d’autres établissements. « C’est le principe de la musique pour tous, surtout pour tous ceux qui sont le plus démunis sur le plan moteur et cognitif. C’est pour cela que j’ai souhaité sensibiliser le parlement européen à ces questions, pour qu’il y ait une mobilisation plus générale. » Et pour mieux convaincre, elle ajoute ; « J’ai toujours en mémoire une jeune femme de 34 ans trachéotomisée qui a essayé le bao-pao avec une licorne sur le front, je revois son sourire. C’est pour elle que je me bats. »
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