LES DONNÉES DU PROJET « Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study » (GBD 2010), projet collaboratif de chercheurs internationaux, conduit par le Center for Disease Control and Prevention Chinois (Pékin), mené entre 1990 et 2010, sont publiées dans « The Lancet ».
Les modifications démographiques, épidémiologiques et économiques des deux dernières décennies, ont été marquées par des réductions importantes de la mortalité infantile (- 80 %), de la morbidité néonatale (-90 % avant 5 ans d’âge) et par une augmentation de l’espérance de vie à la naissance qui passe de 69,3 ans à 75,5 ans.
Soulignant le rythme soutenu des améliorations de la santé, les auteurs comparent la Chine à 18 pays du G20, indiquant que maintenant elle « ressemble aux États-Unis, au Royaume-Uni ou à l’Australie. »
Ainsi, le taux de prématurité en 2010, n’est que de peu supérieur à celui des États-Unis et inférieur aux pays émergents du G20.
AVC, cardiopathies ischémiques
En 1990, la Chine avait un profil sanitaire similaire aux pays en développement (Irak et le Vietnam). Avec en tête des pathologies les BPCO, les infections respiratoires basses (tuberculose notamment), les AVC, les anomalies congénitales et les encéphalopathies néonatales.
Plus de 50 % d’hommes fumeurs.
En2010,le paysage est complètement différent. Sous l’influence de l’alimentation, du comportement, de l’environnement, etc. les maladies non transmissibles ont augmenté. Les principales pathologies sont maintenant l’AVC, les cardiopathies ischémiques, l’HTA, la BPCO et les lombalgies.
Concernant le tabagisme, les femmes en Chine ont la prévalence la plus basse au monde. Mais les hommes ont la plus élevée, avec 52 % de fumeurs. Et 72 % de la population est exposée au tabagisme passif.
« Le tabac figure parmi les 3 premiers facteurs de risque en Chine. Les décès attribuables à cet usage ont augmenté de 30 % depuis 1990 », indiquent les auteurs. Ensuite, dans le tiercé de tête des facteurs de risque, on trouve les facteurs alimentaires et l’HTA. Suivis par la pollution de l’environnement et celle de l’air à l’intérieur des maisons. « L’urbanisation et le vieillissement sont les deux facteurs influents sur l’accroissement des maladies non transmissibles », se traduisant en accroissement des décès par diabète, cancer pulmonaire et cardiopathies ischémiques.
La Chine tient une position unique pour ce qui concerne le cancer. En 2010 les femmes Chinoises avaient le taux de cancer pulmonaire le plus bas en comparant avec les pays à revenu élevé. Et seulement 5 cancers – poumon, foie, estomac œsophage et colorectal – figurant dans le groupe des 15 causes de mortalité prématurée.
La Chine doit faire face à des nouveaux problèmes émergents tels que la toxicomanie et le suicide chez les jeunes adultes.
Gonghuan Yang et al. « The Lancet », vol.381, 8 juin 2013.
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