Les bénéfices de l’allaitement maternel iraient bien au-delà du développement physique et mental chez l’enfant. Selon une étude brésilienne publiée dans le « Lancet », l’impact positif de ce lien mère-enfant perdure à l’âge adulte via un plus haut niveau d’éducation et de plus hauts revenus. La méthodologie adoptée par l’équipe de Pr Cesar Victora à l’université fédérale de Pelotas, particulièrement scrupuleuse, a voulu laisser peu de place au doute.
Dans une cohorte de près de 4 000 sujets trentenaires nés en 1982 et retrouvés en 2012-2013, l’équipe montre qu’il existe une association positive entre la durée d’allaitement et le QI, le niveau d’éducation et les revenus. Les sujets allaités pendant 1 an ou plus avaient un test de QI plus élevé de 4 points, étudié près d’une année supplémentaire et gagnaient près de 100 euros par mois de plus par rapport à ceux allaités moins de 1 mois.
Les leçons d’une population uniformément allaitante
La grande force de l’étude tient au fait de s’être affranchie du biais classique relatif au niveau socio-économique maternel, en prenant une population où le fait de donner le sein était réparti de façon homogène dans les différentes classes sociales. Comme l’explique le Dr Bernardo Lessa Horta, épidémiologiste et auteur principal : « Dans la population que nous avons étudiée, l’allaitement n’était pas plus fréquent chez les femmes à niveau d’études élevé et à hauts revenus, mais également réparti par classe sociale ». De plus, l’analyse a pris en compte dix facteurs confondants habituels, parmi lesquels les revenus familiaux, le niveau d’études parental, le tabagisme pendant la grossesse, l’âge et l’indice de masse corporelle maternels, ou encore l’âge gestationnel et le poids de naissance.
Pour le Dr Horta, le phénomène pourrait être médié par les lipides particuliers contenus dans le lait de femme : « Le mécanisme le plus probable sous-tendant les effets bénéfiques du lait maternel sur l’intelligence repose sur les acides gras saturés à longues chaînes, qui sont essentiels au développement cérébral. Le résultat montrant qu’un allaitement prédominant est associé positivement au QI à l’âge adulte suggère aussi que la quantité de lait consommé joue un rôle. »
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation
Manger du poisson ralentit la progression de la sclérose en plaques