POUR MIEUX COMPRENDRE les mécanismes de développement de la dengue et trouver des solutions nouvelles de lutte contre la maladie, le CNES a lancé, avec le soutien du laboratoire Sanofi Pasteur, un projet pilote de télé-épidemiologie où les technologies spatiales sont mises au service de la connaissance de la maladie. « La télé-épidémiologie consiste à surveiller les paramètres environnementaux et climatiques qui favorisent la propagation des maladies humaines et animales, qu’elle soit transmise par l’eau, par l’air ou par des vecteurs », explique Murielle Lafaye, responsable du programme Environnement-climat-santé au CNES. Dans le cas de la dengue, la télé-épidémiologie relève d’une approche multidisciplinaire en lien avec l’environnement, le climat, la microbiologie, les sciences humaines et sociales, l’entomologie et la médecine vétérinaire. Cet ensemble de données doit aider à mieux connaître le moustique Aedes aegypti (ou Aedes albopictus) vecteur de la maladie. « Il s’agit de caractériser les gîtes larvaires et leur dynamique pour mettre au point des cartes de risque d’apparition de moustiques », indique Murielle Lafaye. Alors que les mesures de contrôles vectoriels demeurent à ce jour l’unique moyen de prévention de la dengue, la mise en place de ces « cartes météo satellites des moustiques » peut constituer un nouvel outil important pour les décideurs en santé-publique. « La télé-épidémiologie pourrait être à terme une source d’optimisation des campagnes de vaccination », lorsqu’un vaccin contre la dengue sera disponible, ajoute Thierry Duquesne, directeur de la prospective, de la stratégie, des programmes, de la valorisation et des relations internationales au CNES.
Aux Antilles françaises.
Un vaccin développé par Sanofi Pasteur est actuellement en phase de développement avancé et pourrait voir le jour à partir de 2014 si les résultats d’essais cliniques s’avèrent concluants. Fortement touchées en 2010, les Antilles françaises vont être le théâtre du projet pilote d’étude de la dengue par voie satellitaire. Les premières cartographies dynamiques des zones menacées par la dengue dans cette région pourraient être opérationnelles dans moins de trois ans. Le CNES a déjà développé des projets similaires en télé-épidémiologie au Sénégal, dans le cadre de la fièvre de la vallée du Rift et du paludisme, en collaboration avec le service santé des armées. Résolument ancré dans une perspective de recherche et d’innovation, le CNES n’a pas pour objet de faire évoluer ces projets vers une phase d’industrialisation. « Notre rôle, c’est d’innover, d’inventer les systèmes spatiaux de demain qui répondent à des besoins qui ne sont pas satisfaits par les infrastructures terrestres », souligne Thierry Duquesnes. Si ces travaux aboutissent, il reviendra donc à d’autres acteurs de faire vivre ces technologies à une large échelle. C’est déjà le cas pour le projet EEOS malaria développé par le CNES avec le service de santé des armées qui est entré dans une phase d’industrialisation de cartes du risque de paludisme urbain dans la ville de Dakar.
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