UN RAPPORT parlementaire piloté par Ignazio Marino, sénateur démocrate et chirurgien, dresse un constat alarmant du système de santé italien, de qualité parfois médiocre et miné par la corruption.
Les hôpitaux construits pour la plupart il y a un demi-siècle seraient non conformes aux critères antisismiques. Jusqu’à 70 % des établissements pourraient s’effondrer dans l’hypothèse d’un séisme d’une intensité comparable à celui qui avait détruit en 2009 la région de l’Aquila dans les Abruzzes. La commission ajoute que 60 % des structures courent un risque similaire en cas de séisme moins violent, une situation inacceptable dans un pays où la terre tremble régulièrement. Ce scénario pourrait pourtant être évité. Dix milliards d’euros ont été (en théorie) budgétés pour remettre les hôpitaux aux normes. Mais les régions n’ont pas commencé à utiliser cette enveloppe, dénonce aujourd’hui la Cour des Comptes.
Autre point noir : la qualité de soins très inégale selon les régions. L’écart est significatif entre les zones nord et sud notamment pour l’assistance aux personnes âgées. À titre d’exemple, illustre la commission, une fracture du fémur peut devenir un facteur d’invalidité dans la région de Basilicate, où peu d’hôpitaux sont en mesure de transférer le patient au bloc opératoire dans un délai de 24 heures après l’accident. La commission accuse aussi les hôpitaux de ne pas utiliser les thérapies antidouleur. Sauf dans le nord de la botte...
Les services psychiatriques sont également épinglés pour le recours trop fréquent aux électrochocs. À l’échelle nationale, 91 structures dont 14 en Sicile appliquent ce type de traitement. « D’un point de vue scientifique, les avis sont différents sur la pertinence de l’électrochoc. Mais nous avons été frappés par le fait que de nombreuses structures appliquent ce traitement avant d’essayer une thérapie pharmacologique » affirme Ignazio Marino.
Dans son rapport, la commission propose enfin la création d’un organisme national de contrôle. Une agence qui appliquerait des sanctions en cas de dérive. Les affaires de corruption qui gangrènent le système de santé, les appel d’offres truqués ou les prestations facturées à plusieurs reprises sont dans le viseur.
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