La ministre de la Santé italienne veut durcir le dispositif anti-tabac

Publié le 13/01/2015
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Crédit photo : PHANIE

De l’autre côté des Alpes, cela sent le brûlé pour les fumeurs. À dix ans de l’introduction de la loi interdisant la cigarette dans les lieux publics comme les hôpitaux, les cinémas, bars, restaurants sauf s’ils sont équipés d’un espace fumeurs, la ministre de la Santé annonce un durcissement du dispositif en vigueur.

Le scénario rédigé par Beatrice Lorenzin, qui s’inspire du modèle américain, cible la prohibition du tabac en tout genre dans les stades, les parcs publics et les plages. Dans les films et les séries télévisuelles, les scénaristes devront compter le nombre de cigarettes allumées par les acteurs qui ne devra pas dépasser un certain quota. Enfin, les automobilistes ne pourront plus fumer en présence d’un mineur à bord. « L’article 32 de la Constitution garantit le droit à la santé. Un père ou une mère qui fume en voiture exerce mal son autorité parentale car il ne garantit pas le droit à la santé de son enfant. Par conséquent, on ne peut pas considérer qu’une voiture est une propriété privée et que le dispositif proposé par la ministre de la Santé ne peut pas être appliqué », explique l’avocat Corrado Giacchi.

Agir vite

Depuis l’adoption en 2005 de la loi anti-cigarette, en Italie, la vie des fumeurs n’est plus une belle volute bleue, comme disait Serge Gainsbourg. Dans les bureaux, des panneaux interdisant la « sèche » sont affichés sur les murs et un responsable nommé pour traquer les transgresseurs passibles d’une amende salée. Dans la pratique, les choses se passent différemment, les effluves de tabac flottant toujours dans l’air. En 2013, le Parlement italien a interdit la vente de tabac au moins de 18 ans. Mais dans la pratique, les buralistes font preuve de flexibilité. Dans la foulée, la consommation de cigarettes a été déclarée hors-la-loi dans les écoles.

« Le tabac tue, nous devons tous en être conscients. Il faut donc agir et vite. Les statistiques soulignent une augmentation de nombre de fumeurs chez les jeunes et notamment les moins de 13 ans. Cela veut dire que nous sommes confrontés à une baisse du niveau d’alerte et que la cigarette est en quelque sorte à nouveau dédouanée », estime Beatrice Lorenzin. Pourtant, les chiffres indiquent aussi une baisse du taux de fumeurs en Italie depuis dix ans. La vente de tabac a chuté de 25 % depuis 2005 et le nombre de fumeurs représente 11,3 millions de personnes et les repentis 6,6 millions. Enfin, l’Italie est passée de la 8e à la 15e place dans le hit-parade des pays européens engagés dans la lutte contre le tabagisme.

Ariel F. Dumont, à Rome

Source : lequotidiendumedecin.fr