À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac de ce jeudi 31 mai, la ligue contre le cancer entend dénoncer les « stratégies marketing pernicieuses des industriels du tabac » notamment dans le cinéma. Pour cela, la l’association s’appuie sur une étude réalisée avec l’Institut Ipsos qui a visionné 180 films français ayant comptabilisé le plus grand nombre d’entrées entre 2005 et 2010. « Les résultats de notre enquête "Tabac et cinéma" sont édifiants" », explique le Pr Jacqueline Godet, présidente de la ligue. Des situations avec une représentation du tabac étaient présentes dans 80 % des films, la mise en scène incluant le tabagisme lui-même ou les objets tels que les briquets, les cendriers et les paquets de cigarettes.
Le Pr Godet souligne : « 2,4 minutes d’exposition au tabac correspondent à l’équivalent de 5 publicités commerciales habituellement projetées à la télévision ou au cinéma ; 5 publicités que les industriels auraient dû payer en moyenne 600 000 euros sur les écrans télévisés français. En plus de faire des économies, ces industriels détournent, de cette façon, la loi Évin interdisant la publicité, la promotion et le sponsoring du tabac. »
Les femmes et les plus jeunes
La cigarette est le tabac le plus fumé et le plus représenté dans les films et on note une progression du tabac à rouler, « cohérente avec l’évolution des habitudes de tabagie des Français ces dernières années ». Les femmes et les plus jeunes sont les premières cibles. En 2009, la proportion de fumeurs dans la population masculine dans les films français était largement supérieure à celle observée dans la population féminine (33,6 % contre 18 % pour les femmes) ; En 2010, les proportions s’inversent avec 19,8 % pour les hommes et 32 % chez les femmes. Entre 2005 et 2010, le profil du fumeur est de moins en moins stigmatisé et les fumeurs deviennent des personnages de plus en plus respectables. « De nombreuses études montrent que plus les adolescents voient des personnages fumer à l’écran, plus ils sont enclins à fumer eux-mêmes », explique la ligue.
L’association dénonce aussi le non respect de l’interdiction de fumer dans les lieux public : « Dans les films français, plus de la moitié des séquences où les personnages fument ont lieu dans un endroit privé, comme la maison ou voiture (52,9 %), 21,3 % d’entre eux ont lieu dans un lieu public comme un café, restaurant, discothèque et 20.8% ont lieu au bureau, sur le lieu de travail. » La ligue dresse un palmarès des « mauvais élèves » avec Incontrôlable de Rafty Shart, Gainsbourg, une vie héroïque de Johann Sfar ou encore Cliente de Josiane Balasko. Il s’agit pour elle d’interpeller le monde cinématographique et du spectacle de manière à promouvoir une œuvre artistique sans tabac en protégeant « la population du tabagisme, principal facteur de risque du cancer », indique-t-elle enrappelant que la France a ratifié en 2004 la Convention cadre de lutte anti-tabac qui proscrit toute publicité, promotion ou sponsoring des produits du tabac.
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