En Italie, la crise économique et financière fait une nouvelle victime : les couples. Étranglés par les soucis d’argent, les descendants de Casanova n’ont plus de goût à « la chose », c’est-à-dire le sexe. Pour preuve, le rapport publié par la Société italienne d’Urologie (SIU) et l’Association des gynécologues hospitaliers italiens (Aogoi). Le verdict des spécialistes est sans appel : plus de 16 millions de transalpins ont des difficultés plus ou moins graves côté sexe.
« Les dysfonctionnements sexuels sont de plus en plus fréquents chez les Italiens. La crise économique remet en question le "pouvoir" du mâle au sein du couple. Sans parler des modèles sexuels faciles véhiculés par des publicités pornographiques soft qui réduisent le désir et mine les capacités sexuelles notamment chez les hommes », détaille Vincenzo Mirone, secrétaire général de SIU.
Pour enrayer cette « véritable épidémie », les rapporteurs des deux sociétés se sont retournés vers le ministère de la Santé en demandant l’ouverture de centres de la santé sexuelle du couple. L’idée semble avoir plu à la ministre berlusconienne Beatrice Lorenzin qui a annoncé l’ouverture d’Urgences Couples. Basés dans les services hospitaliers au même titre que les urgences médicales classiques, ces services seront implantés dans les départements d’urologie et de gynécologie.
« Les gynécologues et les urologues partageront les cabinets pour recevoir les patients et leur donner des conseils », explique Vincenzo Mirone. Une façon de rationaliser les structures déjà en place. Et d’éviter surtout de nouvelles dépenses à la Sécurité Sociale italienne dont les comptes sont en pleine déliquescence.
Urgences du sexe, une première en Europe
Le coup d’envoi des urgences du sexe, une première en Europe, sera donné à Naples d’ici le mois d’août. D’autres départements seront inaugurés à Rome, Milan et Palerme d’ici l’automne prochain. Et pour inciter les Italiens à régler leurs problèmes sexuels alors qu’ils ont réduit leurs budgets santé au minimum pour des raisons économiques, le ministère de la Santé a mis en place des tarifs couples.
En clair, chaque couple ne devra payer qu’un seul ticket modérateur par visite. Soit entre 10 et 30 euros selon les tarifs appliqués par les régions. Pour les assurés exemptés de tickets en raison de leurs revenus insuffisants, les visites seront gratuites au même titre que les autres soins.
Reste à voir comment réagiront les transalpins et notamment les messieurs qui n’aiment pas parler de leurs soucis d’érection, d’éjaculation précoce et d’absence de désir. Les Italiennes moins discrètes devraient accepter d’évoquer devant un médecin leurs problèmes d’anorgasmie qui touchent quatre millions d’entre elles, de vaginisme (un million) ou tout simplement de manque de désir pour leur partenaire (deux millions et demi).
Antonio Chiantera, secrétaire général d’Aogoi, note : « 90 % des "malades" ne savent pas qu’ils peuvent se soigner à l’aide de petits médicaments. Pour eux, une mauvaise santé sexuelle entraîne des difficultés relationnelles et se traduit parfois par des épisodes de violences domestiques. »
En attendant l’ouverture des Urgences du sexe, le ministère de la Santé a lancé une campagne publicitaire à la télévision et sur les autobus pour sensibiliser les transalpins sur les problèmes d’éjaculation précoce. Un ballon d’essai qui pourrait peut-être pousser les couples à se retourner vers ces services d’urgence pour éviter de prendre rendez-vous chez leur avocat.
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