Paris (75)
Pr Denis Safran
En tant que médecin de l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (HEGP) depuis son ouverture, Chef de service, Chef de Pôle, membre de toutes les instances consultatives de l’établissement, je tiens à manifester mon indignation quant au ton de la campagne menée à l’encontre du Pr Juvin mais aussi pour le mépris que cette campagne manifeste envers la communauté médicale de l’établissement.
Quand le Pr Juvin s’est porté candidat à la succession de Chef de Service des urgences, il a été entendu par l’ensemble des instances consultatives, conformément à la réglementation : commission locale des effectifs, commission consultative médicale, conseil exécutif local etc. Chacune de ces instances s’est prononcée favorablement pour la nomination de Philippe Juvin, selon un processus de plusieurs mois permettant réflexion et information complète de chacun de nous.
À ma connaissance, aucun médecin de notre communauté n’a été soumis à quelque pression que ce soit, surtout pas d’ordre politique. Nous avons jugé l’homme, son passé médical, son projet, ses engagements envers l’institution hospitalière et sa capacité à les respecter. En somme, il a été traité comme chacun d’entre nous, sans qu’il soit tenu compte d’un quelconque engagement politique qui n’est en rien notre problème.
Lorsque la chefferie de service a été remise au recrutement il y a quelques semaines, de façon tout à fait régulière, après un vote à bulletin secret du comité médical consultatif, c’est à l’unanimité que les membres du conseil exécutif ont choisi le Pr Juvin, considérant que le projet de restructuration des urgences qu’il proposait devait être mis en œuvre sans délai, voire urgemment, contrairement à la volonté de la Directrice Générale de l’AP-HP qui souhaitait différer.
Il est donc tendancieux de faire accroire que la nomination de Philippe Juvin a été politique et insultant pour les médecins de Pompidou de laisser entendre qu’ils ont cédé à des pressions, qui n’ont d’ailleurs jamais eu lieu.
Je constate aujourd’hui qu’aucun médecin de notre communauté, vivant véritablement sur le terrain, n’a jamais été interrogé, au profit a contrario de ceux qui ne vivent pas dans Pompidou et qui ont eux, manifestement un intérêt politique ou syndical à l’affaire.
C’est pourquoi je tenais à m’exprimer, spontanément puisque jamais interrogé, et me tiens prêt à répondre à toute autre interrogation.
Rions avec le Dr Pelloux
Chazay d’Azergues (69)
Dr Jean-Pierre Micolle
Ha les journalistes de la télé et de la radio ! Vous l’aimez cet ineffable anesthésiste-réanimateur parisien et ses petites phrases antigénéralistes*. Que sait-il de notre métier, ce people gauchisant qui ne manque pas une occasion d’énoncer des sentences lapidaires qui tiennent lieu de réflexion sur notre système de soins ! S’il savait qu’après nous (les généralistes) avoir passablement agacés il nous fait aujourd’hui hurler de rire
…
(*) Citation : « les médecins généralistes qui soit disant assurent la permanence des soins », sur TF1 samedi soir 25 février
Pluie de questions sur les génériques
Vienne (38)
Dr Patrick Bellier
Je réagis à la lecture d’un article sur les génériques paru dans le numéro 9 081 du « Quotidien ». Je suis pneumologue et je prescris de l’Augmentin par wagons entiers, je le regrette mais suis obligé.
Le générique de l’Augmentin est fabriqué par 17 laboratoires différents. L’autorisation de vente d’un générique est fondée sur une prise de sang de 12 volontaires sains, 3 heures après une prise. S’en suit une biodisponibilité légale par rapport au princeps de moins 20 % ou plus 25 % pour avoir le droit d’être vendu. Cela veut dire qu’entre deux génériques, cela peut varier de - 36 % à + 53 %.
Si vous achetez votre médicament dans une pharmacie un jour, le mois d’après dans une autre, vous avez un risque de forte variabilité.
Les contrôles ? Ils sont inexistants : 300 en 10 ans pour plus de 5 000 génériques.
Où sont fabriqués les génériques ? En Chine ou en Inde. Qui peut jurer de la qualité de fabrication dans ces pays ? Les exemples contraires abondent.
Sur les 17 laboratoires que j’ai cités, qui fabrique quoi et surtout où ? Un produit fabriqué en Chine n’entrera pas dans la bouche d’un de mes patients.
Pourquoi une rétro commission de 17 % pour les pharmaciens ?
Quant aux économies générées par les génériques, parlons-en : j’ai découvert l’inefficacité de certains génériques après que plusieurs patients n’ont pas guéri avec de l’Augmentin générique, alors qu’une cure de princeps, donnée juste après, les a TOUS guéris. Où sont les économies avec x consultations inutiles parce qu’un traitement ne marche pas ? J’ai facilement 100 exemples dans mes dossiers dans mon ordinateur.
Le générique ne crée pas d’économies, il creuse le trou de la Sécu. Le générique est le futur scandale sanitaire.
Si au moins on obligeait les laboratoires fabriquant des génériques à inscrire sur la boîte le lieu où
est réellement fabriqué le médicament, ce serait un progrès phénoménal. C’est obligatoire pour tous les produits. Pourquoi pas le médicament ?
ASV, non, nous ne sommes pas « résignés »…
Rennes (35)
Dr Michel Soeur
J’ai relu avec consternation l’article du « Quotidien » du 30 novembre dernier consacré à la réforme de l’ASV, qui a été approuvée par nos syndicats majoritaires (CSMF-SML-MG France) ; mais qui défend qui… ? On peut se le demander…
Imaginez un seul instant que l’on impose à toute la fonction publique (dont tout le monde connaît le confortable système de retraite) le même traitement : hausse des cotisations ; baisse de la valeur du point ; diminution des pensions. Que serait, à votre avis, la réaction immédiate de leurs syndicats ? Je pense que le résultat serait quelques millions de personnes dans la rue.
J’ai le souvenir de l’époque où l’adhésion à l’ASV était facultative et où, une soi-disant consultation électorale « au-dessus de tout soupçon », pour la rendre obligatoire, proposait, sournoisement, plusieurs points de bonus aux confrères proches de la retraite pour que cette réforme ait toutes les chances d’être adoptée.
J’ai cotisé à l’ASV en secteur II, pour pouvoir consacrer plus de temps à chaque client sans en augmenter le nombre. C’était un choix personnel mais, sans soutien de la CPAM, cela revient à dire que c’est une part non négligeable de revenu qui s’est trouvé, bon gré mal gré, investi dans ce secteur de la CARMF.
J’ai calculé qu’avec la somme ainsi versée, impôts compris, j’aurais pu acheter quelques petits appartements qui m’assureraient, actuellement, une retraite confortable. Ce que je constate amèrement, c’est que l’on me vole de façon éhontée, tout cela pour soi-disant sauver un régime exsangue qui, de toute façon, refera parler de lui à brève échéance, toujours au détriment de nos jeunes confrères, bien entendu.
Et tout le monde a l’air de s’étonner de la désaffection de la jeune génération pour l’exercice médical libéral ! Avec ce dernier décret, sans parler de toutes les autres contraintes, voilà un nouveau pavé dans la mare… On peut raisonnablement penser qu’il faut vraiment qu’il soit un saint, ou tout au moins ait un espoir de le devenir, pour qu’un jeune confrère puisse envisager une carrière médicale libérale dans le contexte actuel. Encore un grand merci à nos « ardents défenseurs ».
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