Le gouvernement a présenté, ce 8 mars journée internationale des droits des femmes, une série de 50 mesures destinées à promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes, érigée au rang de « grande cause du quinquennat », « sur tout le territoire et à tous les moments de la vie », selon les mots du Premier ministre, Édouard Philippe. Ces mesures ont été présentées lors du comité interministériel à l'égalité entre les femmes et hommes, à l'issue du Tour de France de l'Égalité, débuté le 4 octobre 2017 par le Premier ministre et la secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
« Notre mot d'ordre, c'est de dire que l'État est de retour pour les femmes. Trop longtemps, l'État a été suiveur, a laissé faire la société civile ou des associations. Il est temps qu'en matière d'égalité femmes-hommes, l'État devienne un moteur », a déclaré Marlène Schiappa.
Hébergement des victimes, et prévention de la récidive pour les coupables
La lutte contre les violences faites aux femmes, et la prise en charge des victimes, est l'un des quatre axes du plan. Une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint. En 2016, on déplorait 62 000 viols et tentatives de viols.
Pour accompagner les femmes victimes de violence, 5 000 places d'hébergement seront garanties en 2018. Certains centres d'hébergement seront spécialisés pour l'accueil et la mise en sécurité de demandeuses d'asile, victimes de violences ou de traite. Une plateforme de géolocalisation des hébergements d'urgence des femmes victimes, accessible seulement aux professionnels, sera développée pour les aider à trouver un refuge.
Les auteurs de violences seront mieux sanctionnés, et le stage de prévention de la récidive sera déployé pour tous les auteurs de violences condamnés.
Par ailleurs, la garantie d'un accès aux soins de toutes les femmes sur tous les territoires en matière de contraception, périnatalité, prévention et repérage des risques cardiovasculaires, et dépistage des cancers, doit permettre d'améliorer la santé des femmes. Tout comme la formation des professionnels médico-sociaux à la prévention des violences sexistes et sexuelles à l'encontre des femmes handicapées. Selon le Défenseur des droits, en 2017, plus de 20 % des 2 700 dossiers de discriminations transmis par des réclamantes concernaient des femmes en situation de handicap, 15,4 % étaient relatifs aux raisons de santé, et 8 % touchaient des femmes enceintes.
40 % de filles en sciences dès 2020
Plus largement, le plan évoque toutes les dimensions de la vie. À l'école et à l'université, un référent égalité sera nommé dans chaque établissement et l'ensemble de la communauté éducative sera formée à la déconstruction des préjugés et à la prévention du harcèlement. Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, a annoncé que des dispositifs de prévention des violences sexuelles et sexistes, qui existent dans une vingtaine d'établissements, seront étendus à toutes les universités dès la rentrée 2018. Dès ce printemps, une campagne de sensibilisation sera lancée par Frédérique Vidal et Marlène Schiappa, soutenue par les organisations étudiantes.
Le ministère de l'enseignement supérieur se fixe comme objectif de parvenir à 40 % de femmes dans les filières scientifiques dès la rentrée 2020 en luttant contre les phénomènes d’autocensure, tout en renforçant l’orientation et la personnalisation des parcours. Aujourd'hui, les formations paramédicales et sociales comptent 84 % de filles ; les filières universitaires scientifiques et sportives, 65 % de garçons.
Enfin, les deux autres volets visent à instaurer l'égalité salariale professionnelle, et ce jusque dans les services publics ou au G7 en 2019.
Des militantes féministes réunies place de la République à Paris ont raillé ces propositions, au son de « Paroles, Paroles », de Dalida.
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