Selon le quotidien « l’Equipe », la commission d’enquête sénatoriale sur l’efficacité de la lutte antidopage disposerait d’éléments prouvant que l’ancien champion français Laurent Jalabert aurait eu recours à l’EPO dans le Tour de France 1998, celui du scandale Festina. Après les aveux de Lance Armstrong et ceux plus récents de Jan Ullrich, cette nouvelle affaire éclabousse un peu plus le Tour de France dont le départ va être donné en Corse ce samedi.
Indétectable en 1998
Contrairement à ses anciens partenaires de la route, le champion français ne reconnaît pas les faits. « Je ne peux pas dire que ce soit faux, je ne peux pas dire que soit vrai », a-t-il réagi. Jalabert, qui a arrêté sa carrière en 2002, n’a jamais confessé publiquement s’être dopé même s’il a reconnu implicitement que le dopage était généralisé au cœur des années 1990. Les tests rétrospectifs ont été réalisés en 2004 sur des échantillons urinaires prélevés de manière anonyme lors du Tour de 1998. L’EPO était indétectable en 1998, le test n’ayant été validé qu’en 2001. Selon « l’Equipe », la substance a été retrouvée dans « tous les échantillons d’urine analysés six ans plus tard ».
En dépit de l’anonymat, la commission d’enquête du Sénat mise en place dans la foulée de l’affaire Lance Armstrong et qui doit rendre son rapport le 18 juillet prochain, aurait été en mesure de faire des rapprochements entre les échantillons et les noms figurant sur les PV des coureurs. Une précision qu’a eu soin d’indiquer à Laurent Jalabert le rapporteur, Jean-Jacques Lozach, lors de son audition devant la commission 15 mai dernier. Interrogé par l’AFP, le président de cette commission a toutefois précisé : « Le rapport est en cours de rédaction. Je vois mal comment ces conclusions que je qualifierais de hâtives pourraient y figurer. »
Confiance aux médecins
Lors de son audition Laurent Jalabert expliquait : « J’ai toujours fait confiance aux médecins des équipes, je n’avais aucune raison de penser qu’il fallait être méfiant. On était soigné mais il était difficile de savoir les médicaments qui nous étaient administrés. » Il a reconnu avoir reçu des infiltrations de corticoïdes, justifiées par des AUT (autorisations à usage thérapeutiques) « mais à aucun moment, je n’ai cherché à rencontrer de quelque manière que ce soit des médecins pour améliorer mes performances. Je n’ai pas dépensé un franc à l’époque pour en voir ou acheter des produits interdits », avait-il ajouté. Le Tour de France 1998 qui avait été remporté par Marco Pantani avait été celui de l’affaire Festina et de l’exclusion de Richard Virenque. Laurent Jalabert n’a jamais été contrôlé positif durant sa carrière. Il a indiqué renoncer à ses activités de consultant radio et télévision sur le Tour 2013. « Afin de pouvoir préparer une défense sereine le moment venu, j’ai décidé en toute liberté de suspendre dès aujourd’hui mes collaborations en tant que consultant auprès des différents médias », a-t-il indiqué.
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