Le prochain quinquennat verra-t-il enfin le taux d’avortement diminuer chez les mineurs ? C’est le souhait que formule le Pr Israël Nisand, responsable du pôle gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg à deux semaines du premier tour des élections présidentielles. « J’attends que la condition féminine s’améliore et tout particulièrement qu’on offre la possibilité à nos jeunes filles d’avoir moins d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) », explique-t-il à l’AFP. Selon le gynécologue strasbourgeois, il y a 90 000 IVG chez les femmes de moins de 25 ans, un chiffre en augmentation de 5 % par an. « Je voudrais qu’on réussisse à ce que la vie sexuelle de nos jeunes filles ne commence pas par une IVG. Nous ne sommes pas différents des Pays-Bas, de l’Allemagne ou du Québec, qui ont réussi à avoir trois fois moins d’IVG que nous. Ils ont un accès plus direct, confidentiel et gratuit à la contraception, et de l’éducation sexuelle dans les écoles », poursuit Israël Nisand, qui a rendu en février un rapport sur le sujet à la secrétaire d’État à la jeunesse, Jeannette Bougrab. Il a par ailleurs déploré que la loi du 4 juillet 2001, destinée entre autres à renforcer l’éducation à la sexualité à l’école, ne soit pas appliquée.
Israel Nisand place aussi au rang des priorités du prochain président l’arrêt de « la fragilisation de l’hôpital, qui a commencé sous la gauche avec les 35 heures ». « Les gens ont peur que le dernier rempart collectif de notre pays contre la mauvaise santé s’effondre et soit rongé par les économies. Il faut faire des économies à l’hôpital, mais pas au détriment de la qualité », analyse-t-il. Il espère également que le monde de la recherche et du développement soit « soigné ». « On refoule à nos frontières les étudiants étrangers qui sont capables d’amener de la diversité et qui viennent puiser dans notre pays la grandeur de la France ».
Enfin, à la question : « qu’est-ce que le prochain président devra surtout ne pas faire », Israël Nisand répond « faire des promesses non tenues ». Et de citer en exemple l’annonce d’une mesure fiscale annulée et d’une réforme de la magistrature avortée.
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