Les premiers résultats de l'étude Covarisq* (Estimation de la COuverture VAccinale des adultes à RISQue) montrent des niveaux de couverture vaccinale antipneumococcique en 2018 et antigrippale en 2018-2019 bien en deçà des recommandations des autorités sanitaires pour les personnes adultes à risque d'infection à pneumocoque. Les auteurs mettent également en lumière dans leur communiqué de fortes disparités selon les pathologies.
Cette étude rétrospective a été réalisée par un comité d'experts et un spécialiste des données de santé du bureau d'études HEVA en partenariat avec le laboratoire Pfizer France. Elle s'appuie sur les données du système national des données de santé (SNDS).
44 % des patients à risque vaccinés contre la grippe
« De nombreuses maladies chroniques ou comorbidités (diabète, BPCO, etc.) s'accompagnent d'un risque accru d'infections, avec une morbidité et une mortalité plus élevées qu'en population générale », indiquent les auteurs. Et si des vaccins sont disponibles pour les infections à pneumocoque et la grippe pour ces populations, « les couvertures vaccinales sont très en dessous des objectifs souhaités », poursuivent-ils.
Présentés lors de la 40e Réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti-infectieuse (RICAI) qui s'est tenue les 14 et 15 décembre 2020, les résultats montrent que seuls 6 % des plus de 4 millions d’adultes considérés à risque d’infection à pneumocoque en 2018 avaient été vaccinés contre cette infection selon le schéma complet (une dose de vaccin VPC-13 et une dose de VPP-23). Ils étaient 44 % à avoir été vaccinés contre la grippe pour la saison 2018-2019.
Parmi ces patients à risque, 3 634 594 étaient des patients présentant une ou plusieurs comorbidités (notamment diabète, BPCO et insuffisance cardiaque) et 570 035 des patients immunodéprimés (en particulier, des patients sous immunosuppresseur ou sous chimiothérapie et des patients VIH).
Seuls 3 % des patients avec comorbidités protégés contre le pneumocoque
En 2018, seuls 19 % des patients immunodéprimés à risque d'infection à pneumocoque ont reçu le schéma complet pour la vaccination antipneumococcique et 35,5 % le vaccin antigrippal. La couverture vaccinale antipneumococcique varie selon les patients, passant ainsi de 9 % pour les patients sous chimiothérapie à 24 % pour les patients VIH et à 27 % pour ceux sous immunosuppresseur.
Les patients porteurs de comorbidités présentent des couvertures vaccinales encore moins élevées. En 2018, ils étaient 3 % seulement à avoir reçu le schéma complet contre le pneumocoque. Concernant la grippe, 45 % étaient vaccinés. Là aussi, des variations sont rapportées selon les différentes pathologies. Seuls 2 % des diabétiques avaient reçu le schéma complet pour le vaccin antipneumococcique, 5 % des insuffisants cardiaques et 7,6 % des patients BPCO.
« Un effort doit être fait dans tous les groupes à risque (en particulier chez les malades atteints de comorbidités) pour atteindre les objectifs de vaccination de santé publique », concluent les auteurs. Par ailleurs, « la poursuite de l’étude devrait permettre d’évaluer également les taux de vaccination chez des patients avec d’autres pathologies, est-il précisé dans un communiqué. Ces données pourraient permettre de proposer des initiatives ciblées pour améliorer la couverture vaccinale des patients à risque. »
Dans des avis de 2013 et de 2017, le Haut Conseil de la santé publique définit ses recommandations vaccinales pour les personnes à risque d'infection à pneumocoque.
B. Wiploz et al, Covarisq (estimation de la COuverture VAccinale des adultes à RISQues) : taux de vaccination des adultes à risque d’infection à pneumocoque à l’échelle nationale en 2018 et 2018-2019 contre la grippe, in infectiologie.com
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