POUR SES DERNIERS mois de vie, la HALDE accueille à sa tête un homme d’apaisement, qui devrait créer la rupture par rapport à la présidence tourmentée de Jeannette Bougrab, partie mi-novembre pour le secrétariat d’État à la Jeunesse et à la vie associative du nouveau gouvernement. Pas question par exemple de s’exprimer sur la dernière polémique en date, celle de la crèche Baby Loup, qui a licencié une employée voilée et qui avait reçu le soutien de l’ancienne présidente au nom de la laïcité. Ni sur le rapport de la Cour des comptes, paru en septembre, qui critique durement la gestion financière de Louis Schweitzer, en particulier les dépenses de communication.
Éric Molinié, 50 ans, diagnostiqué myopathe à l’âge de 8 ans, désire se consacrer pleinement à préserver les missions de la HALDE et à les rendre pérennes. Membre depuis avril, et président par intérim depuis le départ de Jeannette Bourgrab, ce diplômé d’HEC, engagé depuis longtemps dans la lutte contre les discriminations, a ses idées précises.
D’abord, il entend mettre l’accent sur les luttes contre les discriminations à l’emploi, qui représentent la majorité des réclamations. Dans cette perspective, il souhaite resserrer les liens entre société civile et parlementaires, et compte « mettre en place des stages d’immersion des juristes de la HALDE dans le monde de l’entreprise », a-t-il indiqué. Dans la lignée de ses prédécesseurs, il s’engage ensuite à identifier toujours davantage de causes de discriminations.
Défendre l’autonomie de la HALDE.
Pendant cette présidence, Éric Molinié s’attachera surtout à préserver l’autonomie de la HALDE, destinée à intégrer le futur Défenseur des droits, qui devrait être mis en place début 2011. S’il n’est pas opposé par principe à une telle intégration, il entend garder « une entité qui traite des discriminations », « un sujet sur lequel on a beaucoup de retard en France », estime-t-il. Il s’oppose ainsi à l’actuel projet de loi sur la création du Défenseur des droits, où le collège n’aurait qu’un rôle consultatif. Éric Molinié, qui met en avant l’expertise internationalement reconnue de la Halde, avec 56 experts du droit des discriminations et 12 experts de la promotion de l’égalité, propose au contraire « un vrai collège avec une délégation claire de responsabilités ».
Parallèlement à ces nouvelles responsabilités, Éric Molinié a décidé de conserver à temps partiel ses fonctions au sein du groupe EDF de directeur adjoint au développement durable et de conseiller du président sur les questions de handicap. « J’ai toujours mené de front une vie d’engagement et une vie professionnelle qui s’enrichissaient mutuellement », a-t-il défendu.
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