Le gouvernement a lancé ce 17 mars à Bordeaux un nouveau protocole pour la prise en charge des enfants présents lors d'un féminicide ou de l'homicide de l'un de leurs parents, un « double traumatisme ».
Alors que chaque année en France plus d'une centaine de femmes meurent sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, « plus de 80 enfants en 2020 sont devenus orphelins d'un ou de leurs deux parents et ont été témoins de faits traumatisants », selon le secrétariat d'État à l'Enfance, Adrien Taquet.
Prise en charge immédiate à l'hôpital
Ce nouveau parcours de soins, présenté à Bordeaux à l'occasion de l'inauguration d'une Unité pédiatrique Enfant en danger (UAPED) au CHU, permet ainsi « la prise en charge immédiate et sécurisante » de l'enfant à l'hôpital pendant une durée maximale de 8 jours, a expliqué Adrien Taquet. Le Samu ou les pompiers doivent ainsi amener immédiatement l'enfant au CHU où il sera pris en charge en priorité par les services de pédiatrie. Un bilan somatique et pédopsychiatrique sera établi dans les 72 heures, avec le soutien du centre régional de psychotrauma pour évaluer son besoin de soins.
Le protocole prévoit un accompagnant pour s'occuper de lui, en renfort du service de pédiatrie, et la constitution par les forces de l'ordre d'un trousseau (une liste d'affaires à prendre pour son séjour à l'hôpital).
Le procureur de la République prendra une ordonnance de placement provisoire. Pendant le séjour de l'enfant à l'hôpital, les pouvoirs publics se réuniront pour évaluer son environnement et faire des propositions à la justice pour son hébergement et sa prise en charge.
Protocole confié aux ARS d'ici un mois
« Ces enfants souffrent d'un double traumatisme : ils voient une figure d'attachement, leur mère, tuée par leur père, autre figure d'attachement. Ils perdent les deux », explique-t-on au cabinet d'Adrien Taquet. Jusqu'à présent, leur prise en charge n'était pas formalisée ou unifiée sur tout le territoire, chaque juridiction décidait au cas par cas.
Le gouvernement va envoyer d'ici un mois ce nouveau protocole aux agences régionales de santé (ARS). Ce dispositif, expérimenté depuis 2016 en Seine-Saint-Denis, a donné des « résultats probants », selon le cabinet du ministre.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation