LA MUTUALITÉ FRANÇAISE a (en partie) réussi son coup en lançant son opération de communication éclair sur l’accès aux soins. En détournant les slogans des deux candidats arrivés en tête au premier tour (« La France sera forte… si elle garantit l’accès de tous à des soins de qualité », « Le changement, c’est maintenant… si on garantit maintenant l’accès de tous à des soins de qualité »), dans le cadre d’une campagne dans la presse nationale et régionale, la FNMF a replacé le thème de la santé dans le débat de l’entre-deux-tours.
La porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, a réagi aussitôt en défendant le bilan du chef de l’État mais surtout… en stigmatisant le « flou légendaire » de François Hollande. « Comme sur chacune des priorités des Français, le programme de François Hollande sur la santé est aussi modique que laconique, accuse NKM dans un communiqué. Par des formules elliptiques qui illustrent un programme fumeux, le candidat socialiste évoque "une égalité de l’accès aux soins", une "santé accessible", considérant que "la santé occupe une place de choix dans le projet présidentiel". Mais concrètement, quelle place de choix ? Quelles réformes, quels changements, quels progrès et avec quel financement ? Nous n’en saurons pas davantage… ». Le candidat socialiste a pourtant avancé plusieurs propositions en matière d’accès aux soins dont l’encadrement des dépassements d’honoraires, la limitation des conventionnements en secteur II dans les zones surdotées, la généralisation progressive du tiers payant en secteur I ou encore la création d’un pôle de soins de proximité dans chaque territoire de santé avec obligation de résultat.
Guerre des nerfs.
La porte-parole de Sarkozy rappelle de son côté que « depuis 2007, plusieurs centaines de maisons de santé pluri-professionnelles ont été créées afin d’encourager les médecins à ne plus subir la solitude professionnelle » (sans compter que le président candidat veut créer 750 MSP supplémentaires). Elle met également l’accent sur le volet des incitations. « De très nombreuses mesures incitatives, telles que des bourses aux étudiants, et des initiatives de télémédecine ont été mises en œuvre afin de remédier à la désertification médicale », expose-t-elle. S’agissant des dérives tarifaires, NKM affirme encore que « la création du secteur optionnel (plus précisément l’option de coordination élargie et intégrée aux contrats responsables) nous a permis de mieux lutter contre les dépassements excessifs d’honoraires qui entravent l’accès de tous à des soins de qualité. Enfin l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé a été doublée pour les jeunes ainsi que pour les personnes âgées ».
La campagne continue, la guerre des nerfs aussi.
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