Ebola : la FAO met en garde les populations contre la consommation de chauves-souris frugivores

Publié le 22/07/2014
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Crédit photo : AFP

L’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’inquiète du danger que représente la consommation de chauves-souris frugivores, le réservoir le plus probable du virus Ebola. « Il faut intensifier les efforts pour faire prendre conscience aux communautés rurales d’Afrique de l’Ouest des risques qu’elles courent de contracter le virus Ebola en consommant certaines espèces de faune sauvage », a déclaré la FAO.

Ces animaux - généralement consommés séchés ou dans une soupe épicée - sont un mets très apprécié dans la région.

« Nous ne suggérons aucunement que les populations arrêtent la chasse, mais elles ont besoin de directives claires, comme ne pas toucher les animaux morts ou vendre ou manger la chair d’animaux trouvés morts », explique le vétérinaire en chef de l’agence onusienne, Juan Labroth. La FAO souligne que les animaux malades ou ayant un comportement étrange sont « un signal d’alarme » et invite les populations à ne pas les chasser. La FAO rappelle que « le virus n’est anéanti que lorsque la chair est cuite à haute température ou bien fumée ».

Das un climat de méfiance

Plusieurs gouvernements ont déjà tenté sans succès de proscrire la vente et la consommation de viande de gibier, mais ils se sont heurtés à la suspicion des communautés rurales. « Il règne un climat de méfiance, à tel point que les gens cachent les malades au lieu de chercher une aide médicale. Il est très difficile de lutter contre la maladie avec les mythes et rumeurs qui circulent », relève Katinka de Balogh, spécialiste de santé publique vétérinaire à la FAO et coordonnatrice Ebola.

Afin d’endiguer la propagation d’Ebola en Guinée, au Liberia ou encore au Sierra Leone, la FAO, en collaboration avec les gouvernements de ces pays et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) va « mettre en place des systèmes de surveillance de la faune sauvage pour favoriser la détection précoce du virus ». La collaboration avec les gardes forestiers, les vétérinaires et les universités locales est essentielle. Les communautés rurales ont aussi « un rôle important à jouer en signalant une mortalité inhabituelle de la population animale », insiste Katinka De Balogh. La FAO tente enfin d’identifier des alternatives plus saines et plus durables de production animale à long terme, à même de fournir des compléments de protéines et de revenus pour ces populations.

Dr Lydia Archimède

Source : lequotidiendumedecin.fr