L’ATTENTAT de Toulouse a soulevé l’émotion de la France et du monde, en particulier parce que trois des victimes décédées étaient des enfants. Les précédents sont hélas nombreux, le plus meurtrier étant l’attentat de la rue des Rosiers en 1982, qui avait fait six morts, et l’attaque à la bombe de la synagogue de la rue Copernic, à Paris, en 1980 (quatre morts). La fusillade de Toulouse a entraîné la mobilisation des services de sécurité autour des lieux juifs, écoles ou temples, de France. Bien entendu, tous les candidats ont dénoncé sans nuances ce crime antisémite, mais le déroulement de la campagne électorale en a été affecté, ne fût-ce que parce que Nicolas Sarkozy a renoncé à quelques rendez-vous pour se rendre sur place.
Royal attaque Sarkozy.
Il peut s’agir d’un acte isolé ; mais le lien éventuel avec les assassinats de parachutistes de Toulouse et Montauban fait craindre une série de nouveaux crimes, dans la région du Sud-Ouest en particulier. Il n’est pas impossible que, face à la menace terroriste, l’opinion fasse bloc avec le pouvoir en place et que la gauche dénonce ensuite l’usage de la peur par le président sortant. Ce n’est pas une hypothèse excessive, car la campagne a pris, tout récemment, une tournure quelque peu inquiétante : M. Sarkozy a traité M. Hollande de « cynique » et de « menteur », alors qu’il n’est ni l’un ni l’autre ; et Ségolène Royal, jamais à court d’une provocation, a affirmé dimanche dernier que M. Sarkozy veut être réélu parce qu’il a peur de devoir rendre des comptes à la justice dans diverses affaires.
MÉLENCHON NE SERAIT DANGEREUX POUR HOLLANDE QUE S’IL AVAIT UNE CHANCE DE LE DEVANCER AU PREMIER TOUR
Cette attaque ad hominem ne rend pas service au candidat socialiste qui, pour sa part, se garde bien de se lancer dans ce genre de diatribe improvisée. On souhaiterait que la campagne ne porte que sur les mérites respectifs des programmes et non sur des affaires à propos desquelles Mme Royal, qui n’a aucune preuve de ce qu’elle avance, s’empresse de bafouer la présomption d’innocence. Il n’empêche que, si ce genre de discours est tenu à la télévision, on est en droit de craindre qu’une résurgence du terrorisme serve d’argumentaire électoral. Il suffirait que M. Sarkozy critique l’indifférence socialiste pour les questions de sécurité et que M. Hollande dénonce la « manipulation » du terrorisme à des fins politiques.
Fort heureusement, on n’en est pas là. On a fait grand cas de la « démonstration de force » réalisée par Jean-Luc Mélenchon, dimanche dernier, place de la République à Paris, et par sa marche bon enfant sur la Bastille. Il n’est pas seulement le plus cohérent des partisans de la rupture économique et sociale, il est le roi des symboles qui tombent à pic. Tout le monde reconnaît qu’il est le meilleur orateur parmi les candidats et constate, en même temps, qu’à 11 % il risque de prendre des suffrages à M. Hollande. Lequel rappelle qu’il mène la course en tête, surtout au second tour, mais qui sait qu’il est bousculé, sinon par les sondages, du moins par des idées qui soulagent un peuple meurtri par la crise et inquiet pour son avenir.
Doit-on croire que, en un mois, M. Mélenchon serait capable d’affaiblir suffisamment M. Hollande pour permettre à M. Sarkozy d’arriver largement en tête au premier tour ? Un tel résultat n’est pas hors de portée du président sortant. Mais, même si le pourcentage des intentions de vote en faveur M. Mélenchon augmentait encore, disons, jusqu’à 13 ou 15 %, ses électeurs n’auraient pas d’autre choix que de voter Hollande au second tour. Sauf à arriver en tête au premier, exploit que François Bayrou aussi espère réaliser. Tout au plus le candidat du Front de gauche pourrait-il rappeler au nouveau président qui l’a fait roi et tenter de gauchiser son programme. Un succès de cet ordre ne serait pas négligeable puisque les recettes anticrise de M. Mélenchon sont inspirées par un laxisme monétaire absolu et que, si M. Hollande s’en inspire, la France subirait le sort de la Grèce. Mais on en est là depuis le début de l’année : les programmes restent plutôt obscurs, et assez flexibles pour être amendés. Trente jours sont suffisants pour que, les promesses s’ajoutant aux promesses, on se retrouve au début de l’été avec un gouvernement ligoté par des propos de campagne.
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