Ce samedi 22 juin aura lieu la 13e édition de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, organisée par l’Agence de la biomédecine.
Pour la première fois en France, le seuil symbolique des 5 000 greffes a été franchi l’année dernière, avec 5 023 greffes d’organes réalisées (dont 3 044 du rein, 1 161 du foie, 397 du cœur, 322 du poumon, 72 du pancréas, 20 du cœur et des poumons et 7 de l’intestin), 366 émanant de donneurs vivants. Au total, 50 000 Français seraient actuellement porteurs d’un greffon.
Si la progression amorcée depuis 2011 se poursuit en 2012 tant au niveau des prélèvements (+ 1,1 %) que des greffes (1,57 %), elle est loin d’être suffisante pour répondre à la demande sans cesse croissante. L’année dernière, 17 657 malades étaient inscrits sur la liste nationale d’attente de greffe d’organes. Si plus de huit Français sur dix se déclaraient en 2012 favorables au don d’organes après leur décès, moins d’un sur deux (49 %) avait fait part de sa position sur le sujet à l’un de ses proches. Continuer à accroître ce taux de transmission reste un enjeu de santé publique : c’est à ce prix que davantage de malades pourront être greffés et beaucoup plus de vies sauvées. L’Agence de biomédecine invite donc les Français à poursuivre la mobilisation « en faisant connaître leur position sur le don d’organes à leurs proches » pour qu’en cas de décès ces derniers puissent en faire part aux équipes médicales.
Encore trop d’oppositions
« Quand on vient annoncer le décès d’un patient à ses proches, les amener à réfléchir sur des positions dont ils n’ont pas connaissance et dont ils n’ont pas encore été amenés à s’interroger, c’est compliqué », témoigne Regis Quere, infirmier coordonnateur de prélèvements d’organes et de tissus, à l’hôpital Necker Enfants malades. « Nous avons beaucoup d’oppositions car dans le doute, les familles s’abstiennent », poursuit-il. Pour des mineurs décédés, la décision émane des seuls parents jusqu’à 12 ans. Dès 13 ans, un individu peut facilement recourir s’il le souhaite au registre national des refus de don d’organes consulté obligatoirement par les équipes hospitalières quand un prélèvement s’avère possible. À ce jour, 85 000 personnes sont inscrites dans ce registre. À défaut, les professionnels doivent s’assurer auprès de l’entourage de la non-opposition du défunt au don d’organes, même si ce dernier détient une carte de donneur (qui n’a pas de valeur légale). « Ne pas communiquer son choix pour le don de ses organes à ses proches, c’est les exposer au risque d’une décision difficile, dans un moment de deuil déjà très douloureux », insiste Emmanuelle Prada Bordenave, directrice générale de l’Agence de la biomédecine qui constate une certaine méconnaissance des Français sur la réalité du don d’organes et de tissus.
Pas d’âge limite
En 2012, l’âge moyen des donneurs était de 54,5 ans (contre 37 ans en 1996). « Mais il n’y pas de limite d’âge pour donner ses organes. Un donneur peut sauver des vies même au-delà de 70 ans. Dans certains hôpitaux parisiens, on a prélevé des personnes de plus de 90 ans pour le foie ou les reins », évoque la directrice de l’agence qui met par ailleurs en avant les avantages économiques de la greffe pour la collectivité. Ainsi, pour une greffe de rein, si la première année revient en moyenne à 80 000 euros par patient, soit le prix d’une dialyse, le suivi de la personne et le traitement chute dès la deuxième année à 20 000 euros et ce pendant les 12 ans de durée de vie moyenne d’un greffon rénal, rappelle-t-elle.
La 13e Journée nationale de réflexion sur les dons d’organes et la greffe aura notamment comme point d’orgue, la diffusion simultanée le 23 juin d’un film de 2 minutes sur les principales chaînes nationales en « prime time », à 19 h 45. « Vous avez fait votre choix, dites-le simplement à vos proches maintenant », clame le slogan de cette nouvelle campagne qui s’articulera également autour du site d’information www.dondorganes.fr (où un guide et des affiches sont téléchargeables ) et de la page Facebook « Don d’organes je le dis ». De nombreuses manifestations se tiendront dans toute la France. Le 29 juin, la directrice de l’Agence de la biomédecine se rendra au CHU de Pointe-à-Pitre ( Guadeloupe ) où sera inaugurée une stèle de reconnaissance aux donneurs.
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