11 mars 2011 : 14h46, un violent séisme de magnitude 9 provoque un immense tsunami à l’origine de l’accident nucléaire à Fukushima. Le Japon pleure 15 881 morts et 2 668 disparus, sans compter les 2 554 personnes décédées à cause de la dégradation de leurs conditions de vie, selon les derniers bilans officiels disponibles ce lundi.
Sur le littoral, les plaies ne sont pas refermées : des plongeurs continuent aujourd’hui à chercher des corps de disparus, pour aider les familles à faire leur deuil, tandis que plus de 315 000 personnes habitent dans des logements provisoires.
À la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (220 km au nord est de Tokyo), la situation est stabilisée, mais il faudra 40 ans pour démanteler les installations ravagées, soit 4 sur 6 réacteurs.
Colère des victimes
Quelque 800 personnes ont saisi, à l’occasion de ce 2e anniversaire, la justice japonaise, via une action collective (« class action »). L’objectif : que Tokyo Electric Power (Tepco, la société exploitante) de la centrale, accélère les travaux de décontamination. Les plaignants demandent au tribunal d’imposer à l’entreprise une astreinte de 50 000 yens (400 euros) par personne et par mois jusqu’à ce que la région touchée par les rejets radioactifs retrouve sa situation d’antan.
« Par cette action, nous cherchons à obtenir le retour de la région à son état antérieur à la contamination par des éléments radioactifs et nous demandons une compensation pour les souffrances psychologiques engendrées », indiquent les avocats des habitants. « Nous voulons mettre en évidence la responsabilité de Tepco, qui a causé cet accident, et celle du gouvernement qui n’a pas pris les mesures de sécurité suffisantes pour l’éviter », poursuivent-ils. Aujourd’hui, 2 des 50 unités nucléaires du Japon sont exploitées, mais le gouvernement souhaite relancer les réacteurs jugés sûrs.
La France s’interroge
La France est le premier État nucléaire européen avec 58 réacteurs pour 19 centrales qui assurent 78,7 % de sa production d’électricité.
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a évalué, en novembre 2012, le coût d’un accident nucléaire similaire à celui de Fukushima à environ 430 milliards d’euros, soit plus de 20 % du produit intérieur brut français (PIB). Selon le chercheur Patrick Momal, responsable de l’étude, c’est un « cas médian » pour un accident nucléaire majeur avec des rejets massifs précoces et non filtrés, dans une fourchette allant de 250 milliards à 1 000 milliards d’euros pour le scénario le plus grave. Par comparaison, un accident grave, avec des rejets différés et partiellement filtrés, coûterait 120 milliards d’euros (fourchette de 50 à 240 milliards d’euros). Les résultats de ces travaux seront publiés « prochainement dans des revues spécialisées », a précisé l’IRSN.
Transparence
Greenpeace a demandé à la ministre de l’Écologie Delphine Batho de publier immédiatement l’intégralité du rapport de l’IRSN. Le ministère a indiqué être « favorable à la transparence la plus large car elle est un élément fondamental de la sûreté nucléaire ».
La ministre Delphine Batho a précisé que la France travaillera dans les « prochaines années » avec en tête la nécessité d’« envisager l’inenvisageable », selon les recommandations de l’Autorité de Sûreté nucléaire.
Le ministre entend proposer un « important volet sur la sûreté nucléaire » dans le cadre de la loi sur la transition énergétique prévue à l’automne. François Hollande souhaite réduire à 50 % en 2025 la part du nucléaire dans la production électrique française.
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