Désensibilisation : les allergologues s’insurgent d’un possible déremboursement

Par
Publié le 19/04/2018

Suite à un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) qui propose un déremboursement des traitements de désensibilisation, les allergologues* s’insurgent et dénoncent, à l’occasion du Congrès francophone d’allergologie, « une médecine à deux vitesses ».

« Alors que l’on assiste à une explosion du nombre d’allergiques en France, il n’est pas pensable que les pouvoirs publics puissent abaisser le remboursement de la désensibilisation », indique Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues (SYFAL). Et « si le niveau de remboursement était abaissé, (…) plus de la moitié des allergiques ne pourront plus être désensibilisés », prévient Jocelyne Just, présidente de la Société française d’allergologie.

Pour soutenir leur propos, les allergologues annoncent une « mobilisation pour contribuer à la définition d'un cadre d’évaluation spécifique et adapté aux allergènes préparés spécialement pour un patient (APSI). Il sera fondé sur : des études cliniques et méta-analyses ; des études observationnelles et de suivi en conditions réelles d’utilisation ».

Ils ont déjà lancé une enquête auprès des patients allergiques en cours de désensibilisation, dans le but d’évaluer l’amélioration de leur qualité de vie depuis le début du traitement.

Les allergologues s’étaient déjà alarmés fin mars sur le sujet, mais aussi en janvier, s’inquiétant de l’avenir de leur toute nouvelle spécialité à part entière. Et plusieurs d’entre eux avaient écrit des tribunes dans « le Quotidien », s’interrogeant sur un futur inquiétant et une possible mort d’une médecine de l’environnement.


* Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL), Association nationale de formation continue en allergologie (ANAFORCAL), Asthme & Allergies, Fédération française d’allergologie (FFAL), Société française d’allergologie (SFA), Syndicat français des allergologues (SYFAL).


Source : lequotidiendumedecin.fr