« Vu son idéologie, je ne pense pas qu’il puisse être traité au moyen d’une thérapie ou avec des médicaments », a estimé Eirik Johannesen, appelé à s’exprimer, ce lundi, à la barre lors du procès d’Anders Breivik, jugé pour avoir massacré 77 personnes le 22 juillet 2011 en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo (Norvège) puis en ouvrant le feu dans un camp de la jeunesse travailliste sur l’île d’Utoeya. Le spécialiste en psychologie qui s’est entretenu vingt-six heures avec l’accusé lors de sa détention a déclaré être « entièrement convaincu » que Breivik n’était pas psychotique.
Plus d’un mois après l’ouverture de son procès le 16 avril dernier, la santé mentale de Breivik continue à faire débat. Deux psychiatres mandatés par la justice avaient jugé l’an dernier qu’il souffrait de « schizophrénie paranoïde », et qu’il était donc pénalement irresponsable. Mais une contre-expertise officielle réalisée à la veille du procès par deux autres experts a au contraire conclu à sa responsabilité, ayant relevé chez lui des troubles de la personnalité - « narcissique » et « asocial » - mais aucun signe de psychose.
Ce Lundi, le Pr Einar Kringlen, psychiatre, qui avait d’abord soutenu les résultats de la première évaluation, s’est rangé devant le tribunal à la seconde. « Le Mal ne s’explique pas toujours par la maladie », a-t-il déclaré, en citant l’exemple de l’Holocauste. En fin de semaine dernière, un psychiatre norvégien, le Pr Ulrick Fredrik Malt, a suggéré dans un long témoignage, plusieurs diagnostics s’appuyant sur des observations de Breivik pendant son procès et sur les deux rapports officiels. Le spécialiste norvégien évoque un syndrome d’Asperger, forme d’autisme qui se caractérise par un maque d’empathie et un syndrome de la Tourette - qui, pourrait expliquer les sourires esquissés par Breivik à des moments souvent déplacés. S’il n’exclut pas totalement une « psychose paranoïde », il estime que l’accusé avait « moins de 25 % de chances » d’être psychotique. Le verdict devrait être prononcé en juillet ou août prochains.
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