LE CANDIDAT SORTANT a commencé la semaine par des déclarations à RTL. Il a annoncé que l’État allait investir 150 millions dans le site métallurgique de Florange, en Moselle. Il a accusé François Hollande de « démagogie » parce que le candidat socialiste veut créer 60 000 emplois nouveaux dans l’éducation. M. Sarkozy souhaite revaloriser la fonction d’enseignant et s’apprête à présenter une réforme de l’’éducation. Il ne soumettra pas les décisions européennes à un référendum.
Si le référendum sur la formation professionnelle proposé par M. Sarkozy ne fait pas florès, les autres candidats envisagent des référendums sur d’autres sujets. Le PC souhaite une consultation sur l’Europe, le MoDem en veut une sur la moralisation de la vie publique. C’est à qui demandera au peuple de trancher sur les questions de société, comme si une majorité et un Parlement ne suffisent pas à conduire la politique de la nation.
Une indigestion de polémique.
M. Hollande, qui devait répondre à M. Sarkozy dès lundi soir, n’a aucune raison de modifier son programme, soutenu, si l’on en croit les enquêtes d’opinion, par une majorité populaire. L’institut Montaigne, « think tank » libéral, estime que le candidat socialiste a correctement chiffré ses propositions, ce qui ne dit pas que le pays a les moyens de financer tous les projets du PS. Il n’y a pas de réel débat sur les idées et propositions des partis, sans doute parce que tous les sujets sont très techniques et que la télévision ou la radio ne se prêtent guère à l’exercice ennuyeux qu’est le discours sur la réforme. En revanche, pour la polémique, on est gâté. On en a même une indigestion. Le phénomène de concentration des intentions de vote en faveur de M. Hollande et de M. Sarkozy provoque des accès de rage, par exemple quand Corinne Lepage énerve tant Eva Joly que celle-ci l’envoie aux pelotes en disant qu’elle l’emm... ou quand Hervé Morin accuse Jean-Cristophe Lagarde, Nouveau Centre comme lui, d’avoir organisé une séance de lazzis et de quolibets contre l’ancien candidat centriste rallié à M. Sarkozy.
LE SUJET PRIORITAIRE DE LA DETTE EST EFFACÉ PAR LA PASSION ET LA RHÉTORIQUE
La seule question qui vaille porte sur la crédibilité des programmes : quel est celui qui aurait une bonne chance de mettre un terme à la crise de la dette ? On ne peut pas dire que ce que nous proposent les candidats, quels qu’ils soient, soit de nature à nous rassurer. On ne perçoit pas de détermination, ni à droite ni à gauche, ni même chez M. Bayrou, à réduire sensiblement la dépense publique qui « pompe » 56 % de la richesse nationale. Il n’est pas question d’en faire l’unique critère de notre choix, mais d’exiger que le sujet soit prioritaire. Non seulement, les candidats se bornent, sur le sujet, à des explications vagues et non chiffrées, mais les journalistes censés leur poser les bonnes questions semblent tellement sûrs d’obtenir une réponse évasive qu’ils ne s’aventurent presque plus dans ce domaine. Le fait que l’essentiel est traité à la marge favorise les déclarations farcies d’épithètes qui n’ont d’autre objectif que de stigmatiser l’adversaire sans même expliquer pourquoi il mérite d’être cloué au pilori. M. Sarkozy, répondant à la énième question sur son séjour à bord du yacht de l’industriel Vincent Bolloré en 2007 a déclaré qu’il ne faisait pas grief à la compagne de M. Hollande de travailler comme journaliste à Direct 8, une chaîne de la TNT qui appartient au même Bolloré.
Dans cette campagne, évitons les compagnes. Évitons aussi les torrents d’injures, comme celui que vient de déverser une porte-parole de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, personne en général souriante et agréable, dont il est néanmoins utile de reproduire les propos : le modèle de Sarkozy, dit-elle, est un mélange de Berlusconi et de Poutine. « Le Nicolas Sarkozy qu’on cherche à vendre est un faux, une contrefaçon, un produit de contrebande imaginé par des cerveaux d’extrême droite et revendu par des valets sans morale, comme Xavier Bertrand ». On lui conseillerait de réserver un de peu de son venin pour la suite de la bataille électorale qui risque de s’arrêter faute de munitions. D’autant que ce qu’elle dit de M. Sarkozy eût gagné à être expliqué ou circonstancié, alors que le jugement de la porte-parole socialiste apparaît comme gratuit, et dicté soit par une colère quelque peu excessive dont on cherchera en vain la raison, soit par le désir de se singulariser en tirant à vue sur un homme plus célèbre qu’elle. Henri Guaino, conseiller de M. Sarkozy, a exprimé sa commisération. Il a bien fait. À partir du moment où la l’insulte tient lieu d’argumentation, il ne sera plus interdit d’adresser à Mme Vallaud-Belkacem des qualificatifs identiques aux siens. Si M. Sarkozy mérite une évaluation aussi négative, le langage restera à court de mots pour désigner quelques crapules qui empoisonnent le monde.
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