Alors que les autorités espèrent lever les mesures comme le port du masque et le passe sanitaire mi-mars, Santé publique France (SPF) confirme la diminution de la circulation du Sars-CoV-2, tout en constatant des indicateurs, notamment sur la mortalité, toujours très élevés.
Du 7 au 13 février, le recul de l'épidémie de Covid-19 s'est accentué, avec un taux d'incidence en baisse de 44 %, pour atteindre 1 367 cas pour 100 000 habitants. La diminution est même de 50 % pour les moins de 20 ans. L'Île-de-France passe sous le seuil des 1 000 cas pour 100 000 habitants. Mais avec 130 000 cas en moyenne par jour (versus 230 000 la semaine précédente), ces taux restent supérieurs à ceux des dernières vagues épidémiques, souligne SPF.
À l'hôpital, mêmes tendances : la baisse des admissions conventionnelles (11 699 nouvelles, soit -29 %) ou en soins critiques (1 415, -27 %) se poursuit. Le 15 février, 31 160 patients Covid-19 étaient hospitalisés en France (-7 %), dont 3 248 en soins critiques (-9 %). Des niveaux qui cependant restent identiques, voire supérieurs, à ceux de la quatrième vague.
Mais si le nombre de décès diminue de 9 %, il reste élevé (plus de 1 700 à l'hôpital en semaine six), voire en hausse dans les établissements médico-sociaux. Et encore une fois supérieur à ce que la France a connu lors du pic de la vague précédente.
Des réinfections pas rares, surtout chez les soignants
Omicron confirme son omniprésence, en étant à l'origine de 99,3 % des séquences interprétables de l'enquête Flash du 31 janvier, tandis que le variant Delta tombe à 0,6 % des séquences. Au sein d'Omicron, le sous-lignage BA.1 est majoritaire (87 % des séquences Omicron), mais le BA.2 progresse, représentant jusqu'à 10,7 % des séquences interprétables, voire 14,9 % selon l'enquête Flash du 7 février.
Pour la première fois, SPF livre des données sur les cas de réinfections, qui ne sont « pas rares ». D'après les résultats des prélèvements réalisés entre janvier 2021 et janvier 2022, 416 995 cas possibles de réinfection (deux tests positifs à au moins 60 jours d’intervalle) ont été recensés, la majorité (92 %) depuis décembre 2021 (lors de la cinquième vague). Cela représente 2,8 % de l’ensemble des cas confirmés de Covid-19 sur la période.
Deux catégories sont particulièrement touchées : les 18-40 ans et les professionnels de santé, ce qui s'explique pour ces derniers par une surexposition au risque de réinfection. Ont aussi joué l’atténuation de la réponse immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale en 2021, une moindre adoption des mesures de prévention et l'impact du variant Omicron, retrouvé dans près de 80 % des cas possibles de réinfection. En moyenne, 240 jours séparent les deux infections (voire 263 en médiane).
Vers une nouvelle ère ?
Alors que plus de 79 % de la population bénéficie d'une primo-vaccination complète, et que 83 % des 65 ans et plus ont eu un rappel, SPF insiste sur la nécessité d’intégrer les mesures barrières (port du masque, lavage des mains, aération) aux habitudes de vie.
Les autorités préparent les mentalités « au début d'une nouvelle ère », selon les mots du Pr Jean-François Delfraissy dans « Le Parisien » ce 17 février. « Deux ans après, nous sortons du stade de crise pour entrer dans une phase chronique. On va s'acheminer doucement, probablement à l'automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus, mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l'apparition de nouveaux variants » qui induisent le retour de restrictions, a-t-il explicité. Dans cette perspective, « envisager de lever le passe vaccinal dès le printemps me paraît envisageable », a poursuivi le président du Conseil scientifique.
L'optimisme semble aussi de mise à l'Institut Pasteur, dont les dernières modélisations, publiées le 16 février, prévoient une division par trois des nouvelles hospitalisations conventionnelles et admissions en soins critiques d'ici à la fin février.
De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé les conditions qui pourraient permettre d'alléger le passe vaccinal à la mi-mars : « Ce choix repose sur le principe selon lequel plus aucun hôpital n’est obligé de déprogrammer des soins à cause du Covid », ce qui sous-entend « un rythme de routine, estimé entre 1 000 et 2 000 patients Covid en réanimation ».
Seconde condition : une faible circulation du virus. « Le taux d’incidence se divise quasiment par deux chaque semaine, donc dans quatre semaines, s'il continue sur cette dynamique, on sera revenu à un taux extrêmement faible nous permettant de lever les dernières mesures sans prendre de risque de faire flamber l'épidémie », a-t-il commenté.
Enfin, « le dernier paramètre, c'est que nous avons fonctionné par paliers de 15 jours depuis plusieurs mois pour lever des mesures, c'est le temps nécessaire pour vérifier qu’il n’y a pas d’impact négatif de la levée des mesures de freinage », en l'occurrence, la fin du masque le 28 février dans les lieux où il y a le passe, a-t-il ajouté.
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation
Manger du poisson ralentit la progression de la sclérose en plaques