Covid-19 : la HAS recommande la consultation systématique d'un généraliste et une sensibilisation au repérage des signes précurseurs de forme grave

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Publié le 14/04/2021
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Crédit photo : Phanie

Tout patient positif au Covid-19, même asymptomatique, devrait être orienté vers un médecin généraliste et informé sur les signes évocateurs d'une évolution vers une forme grave, recommande la Haute Autorité de santé (HAS), dans de nouvelles réponses rapides, portant sur la prise en charge du coronavirus en ambulatoire.

Douleur thoracique, lèvres bleues ou perte de connaissance

« Chez de nombreux patients décédés du Covid-19, la maladie initiale progresse insidieusement, parfois avec une "hypoxémie silencieuse" (hypoxémie sans symptômes cliniquement perceptibles de dyspnée), conduisant à une pneumonie suivie d'un syndrome de détresse respiratoire aiguë, généralement entre le 6e et le 12e jour suivant le début des symptômes », rappelle la HAS. Cela explique notamment que des patients, même jeunes, présentant au début peu ou pas de symptômes, arrivent parfois aux urgences ou en réanimation, après une dégradation brutale de leur état de santé.

La HAS insiste donc sur l'importance de prévenir le patient que, même s'il a peu de symptômes, son état peut s'aggraver, en particulier entre le 6e et le 12e jour suivant l'apparition des symptômes, et qu'il doit contacter le SAMU s'il a une douleur thoracique, les lèvres bleues ou encore une perte de connaissance.

L'information (accompagnée d'un rappel des mesures d'isolement) doit être délivrée par le professionnel (médecins, pharmaciens d'officine, biologistes médicaux, etc.) qui rend le résultat positif. En cas de recours à un autotest, le résultat doit être confirmé par PCR, et la personne dépistée positive devra donc rencontrer un professionnel censé lui apporter une telle information.

Oxymètre à domicile en cas de risque de forme grave

La HAS recommande en outre la consultation systématique d'un médecin généraliste, en présentiel ou, à défaut, par téléconsultation. « Cette consultation est l'occasion de faire le bilan sur l'état de santé du patient, de repérer d'éventuels facteurs de risque de faire une forme sévère de la maladie, d'initier la prise en charge et de mettre en place une surveillance adaptée à son profil », lit-on.

L'évaluation initiale du patient comprend une mesure de la saturation pulsée en oxygène au doigt (SpO2) au repos. Si celle-ci est normale (c'est-à-dire supérieure à 96 %), la mesure est également effectuée à l'effort, après 40 pas dans la pièce par exemple, rappelle la HAS.

Un patient sans facteur de risque ni symptômes respiratoires ne requiert pas de surveillance particulière. En revanche, si le patient présente des facteurs de risque de forme grave ou des signes respiratoires, ou a plus de 65 ans, un oxymètre de pouls peut lui être prescrit pour surveiller au mieux sa fonction respiratoire, en particulier entre J6 et J12.

La mesure de la SpO2 doit être réalisée au moins trois fois par 24 heures par le patient ou par un infirmier, dans le respect des bonnes pratiques (repos cinq minutes avant la mesure, être en position verticale, enlever le vernis à ongles, etc.) et avec un outil portant le marquage CE. Une saturation en oxygène inférieure à 95 %, un essoufflement, des sueurs ou encore un malaise sont des critères devant déclencher un appel au SAMU – Centre 15.


Source : lequotidiendumedecin.fr