Alors que la Chine annonce ce 13 février plus de 15 000 contaminations supplémentaires par le coronavirus portant le nombre de personnes touchées à 60 000 et 1 367 décès, bond record lié à une nouvelle définition plus large des cas d'infection, une petite étude de cohorte publiée dans « The Lancet » le 12 février donne des premiers résultats rassurants sur la transmission du virus entre la mère et l'enfant pendant la grossesse.
L'étude porte sur 9 femmes de 26 à 40 ans de Wuhan présentant une pneumonie liée au nouveau coronavirus COVID-19, admises à l'hôpital de Zhongnan entre le 20 et le 31 janvier 2019. Toutes étaient dans leur dernier trimestre de grossesse. Les chercheurs ont examiné leur dossier médical, ainsi que pour six d'entre elles, des échantillons de liquide amniotique, de sang de cordon, de lait maternel et des prélèvements de gorge de l'enfant réalisés à la naissance.
Ni effets secondaires sur l'enfant, ni transmission intra-utérine
Tous les échantillons se sont révélés négatifs. Les chercheurs en concluent, au moins provisoirement, à l'absence d'effets secondaires sur le nourrisson d'une infection par le COVID-19 de la mère, et à l'absence de preuve en faveur d'une transmission intra-utérine.
Les neuf femmes ont donné naissance à des enfants vivants par césarienne pour motif obstétrical. Une femme a présenté une hypertension gestationnelle à partir de 27 semaines de grossesse, une autre a développé une pré-éclampsie à la 31e semaine. Quatre femmes ont eu des complications (détresse fœtale, rupture prématurée des membranes), et quatre, un accouchement prématuré après 36 semaines de gestation, sans lien avec l'infection.
Symptômes semblables à la population générale
Par ailleurs, l'étude montre que les symptômes du COVID-19 chez les femmes enceintes étaient semblables à ceux observés chez les autres adultes. Elles ont été traitées par antibiotiques et ont reçu de l'oxygène. Six ont bénéficié d'une thérapie antivirale. Aucune n'a développé de forme sévère de pneumonie ni n'est morte.
Ces résultats sont cohérents avec l'absence d'une transmission du virus de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou l'accouchement, pour le SRAS (severe acute respiratory syndrome).
Ils viennent contredire en revanche l'information selon laquelle l'enfant d'une mère infectée par le COVID-19, a été testé positif au virus, 36 heures après sa naissance, début février. « Beaucoup de données manquent sur ce cas, à partir duquel on ne peut affirmer ni infirmer une éventuelle transmission intra-utérine », a commenté l'un des auteurs de l'étude, le Pr Yuanzhen Zhang, de l'hôpital Zhongnan de Wuhan.
Les chercheurs appellent désormais à suivre à plus long terme femmes et enfants, et à examiner les effets du COVID-19 sur le placenta.
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