À l'occasion de la COP22, le journal « The Lancet », l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Wellcome Trust lancent une initiative visant à comprendre, mesurer et in fine trouver les moyens de prévenir l'impact du réchauffement climatique sur la santé.
Appelée « Compte à rebours du Lancet : suivi des progrès en matière de santé et de changement climatique », cette initiative rassemble 48 experts et 16 centres académiques, dont le centre franco-allemand Virchow-Villermé et le centre européen pour la santé humaine et environnementale.
Identifier les facteurs de risque à surveiller
La première étape du compte à rebours consiste en une consultation publique qui durera 3 mois, visant à identifier les facteurs qui devront être surveillés pour évaluer l'effet du changement climatique sur la santé. Les professionnels sont appelés à donner leur avis sur le site de l'initiative.
Dans un rapport inaugural qui accompagne l'annonce du « Lancet », les experts insistent sur 10 recommandations destinées à guider les politiques publiques au cours des 5 prochaines années. Ils préconisent notamment davantage de financements pour les systèmes de santé capables de répondre aux conséquences sanitaires du changement climatique.
18 000 morts par jour
Le « Lancet Countdown » s'appuie sur les travaux de la commission du « Lancet » sur la santé et le changement climatique, mise en place en 2015. Cette dernière avait conclu que le réchauffement climatique faisait peser un « risque potentiellement catastrophique sur la santé humaine ». Cette commission avait mis en ligne ses conclusions, qui ont été téléchargées « 3,7 millions de fois par des professionnels de santé », affirme le Dr Nick Watts, directeur de l'alliance du Royaume-Uni sur la santé et le changement climatique.
La commission estime qu'environ 18 000 personnes meurent chaque jour à cause de la pollution atmosphérique, tandis que la Banque mondiale évalue à 225 milliards le poids économique que fait peser l'impact sanitaire du réchauffement climatique. « C'est pourquoi il n’est pas certain que le recours massif au charbon soit économiquement pertinent, comme le prétendent certains gouvernements », affirme le Dr Nick Watts.
Pour le Dr Diarmid Campbell-Lendrum, directeur de la santé et du climat de l'OMS, également présent lors du lancement de l'initiative du « Lancet », « l'épidémie d'infection par le virus Zika est un signal d’alarme. Même s'il est difficile d'évaluer l'impact des modifications climatiques sur la transmission du virus, cette dernière a été explosive en partie parce que la période a été particulièrement chaude et humide, ce qui favorise la prolifération du vecteur ».
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