Les victimes de l’épidémie de choléra qui sévit en Haïti depuis plus de deux ans, et attribuée par certains experts à des Casques bleus, ont donné mercredi 60 jours aux Nations unies pour obtenir un accord d’indemnisation, sous peine de procès.
Dans un courrier adressé à l’ONU (Organisation des Nations unies), Brian Concannon, le directeur de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (IJDH), rappelle que l’ONU a rejeté les demandes d’indemnisation et de réparation que lui ont adressées, en novembre 2011, 5 000 victimes du choléra en Haïti. L’institut, basé aux États-Unis assure représenté aujourd’hui plus de 8 000 victimes. « Le lourd bilan de l’épidémie du choléra introduite par l’ONU en Haïti exige un règlement immédiat et équitable, ainsi qu’un traitement d’urgence des réclamations des requérants », écrit Brian Concannon.
Préjudice estimé à 100 000 dollars par décès
L’ONU a fait valoir « aux représentants des demandeurs que (leur) demande n’était pas recevable au titre de la section 29 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations unies » de 1946, selon le porte-parole de l’organisation, Martin Nesirky, ce que contestent les victimes.
« Dans votre lettre du 21 février, vous avez dit que l’ONU a "déployé des efforts et des ressources considérables dans la lutte contre le choléra et l’amélioration des installations sanitaires et de la qualité de l’eau en Haïti, la formation, la logistique et les systèmes d’alerte efficaces". Le fait que plus de 680 000 personnes ont été atteintes du choléra et que plus de 8 000 en sont décédées depuis le début de l’épidémie en 2010 (dont 1 000 nouveaux décès enregistrés l’année dernière) démontre que les efforts de l’ONU ont été très insuffisants pour mettre fin aux souffrances du préjudice causé par l’ONU, et qu’une action reste à faire d’urgence pour mettre fin à cette crise », écrit l’IJDH.
L’institut assure vouloir une « résolution à l’amiable » de cette affaire mais réclame une réponse rapide faute de quoi « ils n’auront d’autre choix que de déposer plainte contre l’ONU afin d’obtenir un règlement équitable de leurs réclamations en cour de justice ». Brian Concannon, a précisé que la plainte serait déposée à New York si les Nations unies ne répondent pas avant 60 jours. Elle pourrait également être déposée en Europe.En cas de procès, l’IJDH demanderait des milliards de dollars de compensations. L’institut évalue le préjudice à 100 000 dollars pour chaque mort, et 50 000 dollars pour chaque personne infectée.
En juin 2011, une étude publiée par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) avait conclu que le choléra avait été introduit en Haïti par des Casques bleus népalais. Mais l’ONU n’a jamais reconnu sa responsabilité dans l’épidémie, estimant impossible de déterminer formellement l’origine de la maladie. En décembre, l’Organisation internationale a lancé un appel de fonds de 2,2 milliards de dollars afin de financer un programme sur dix ans d’éradication de la maladie en Haïti : amélioration des conditions sanitaires, fourniture d’eau potable et nouvelle méthode orale de vaccination.
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