• À gauche, Marisol Touraine en pôle position sur le social.
PROCHE de Pierre Moscovici, la députée d’Indre-et-Loire, qui avait déjà suivi notamment la réforme des retraites pour le PS, n’a mis que quelques mois pour s’imposer totalement sur les questions sociales et de santé au sein de l’équipe de campagne. Chargée par François Hollande de piloter le large pôle
« social/santé/handicap/personnes âgées », et donc habilitée à parler au nom du candidat sur ces thématiques très sensibles, Marisol Touraine n’a pas ménagé sa peine pour faire la pédagogie des propositions sur l’encadrement des dépassements d’honoraires, l’évolution du financement de l’hôpital, l’abrogation de la convergence public/privé ou encore la réforme de la dépendance. Sans aucune fausse note. « Marisol s’est rendue incontournable. Elle a quasiment éteint la concurrence sur le social, elle se prépare clairement, c’est aujourd’hui de loin la prétendante la plus sérieuse dans la perspective d’un grand ministère social, un peu comme Peillon à l’Éducation », confirme un membre du staff Hollande, qui souligne encore la très bonne connaissance du financement de la Sécu de cette normalienne de 53 ans, agrégée de sciences économiques. Il y a quelques jours encore, devant les journalistes, c’est bien elle d’abord qui, depuis le siège de campagne parisien, détaillait le « projet social » de François Hollande, le calendrier envisagé des principales réformes, l’objectif d’abaisser le reste à charge des assurés, de clarifier le rôle de des complémentaires ou encore d’installer au besoin des centres de médecins salariés dans les territoires où les médecins libéraux font défaut.
Dans l’hypothèse vraisemblable d’un gouvernement resserré, avec un grand ministère social « coiffant » la Santé, se reposerait toutefois la question d’un ministère délégué ou d’un secrétariat d’État à la Santé. Pour l’occuper, quelques noms circulent parmi lesquels le député de Paris Jean-Marie Le Guen, un des meilleurs orateurs socialistes sur la santé, autre strauss-kahnien particulièrement impliqué depuis son ralliement à François Hollande, mais aussi l’élue de Haute-Garonne Catherine Lemorton.
Un autre membre de l’équipe Hollande, bon connaisseur des arcanes du PS, émet toutefois une autre hypothèse. « Marisol a pris une telle dimension qu’elle est une des rares à pouvoir prétendre à un…ministère régalien. Et il faudra des femmes puisque François Hollande respectera la parité ». Ce qui libérerait le poste des Affaires sociales…
• À droite, personne ne se détache mais quelques noms circulent
Qui succédera à Xavier Bertrand si Nicolas Sarkozy est réélu le 6 mai ? Des cadres et des médecins proches du président sortant ont accepté de répondre au « Quotidien » sous couvert d’anonymat. Car à l’UMP, consigne a été donnée de rester discret. Le conseiller santé de Nicolas Sarkozy, le Pr Philippe Juvin, s’autorise ce seul commentaire. « Il n’y a rien qui énerve plus les électeurs que de donner l’impression de se répartir les postes ». Une chose est sûre aujourd’hui. « Ce ne sera pas Xavier Bertrand, confie un responsable syndical encarté à l’UMP. Il postule probablement au poste de Premier ministre. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune personnalité ne se détache aujourd’hui ».
L’homme ou la femme politique susceptible de décrocher le maroquin dépendrait de la taille du gouvernement, du périmètre du ministère, de l’éventuelle recherche de la parité et enfin de l’humeur du chef de l’État qui a habitué son entourage à quelques surprises lors de la composition des précédents gouvernements. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il aurait un gouvernement plus resserré et qu’il souhaitait rajeunir ses ministres », ajoute cette même source. Dans la jeune garde, plusieurs députés UMP, qui ont récemment pris plus de poids sur les questions de santé sont cités : Valérie Boyer (Bouches-du-Rhône), Valérie Rosso-Debord (Meurthe-et-Moselle) ou le Dr Guy Lefrand (Eure). Mais d’autres noms, qui circulaient déjà lorsque Roselyne Bachelot a quitté l’avenue de Ségur en novembre 2010, reviennent avec insistance. Et selon ce responsable UMP bien informé sur les questions de santé, ces personnes seraient très intéressées par le poste. Il s’agit de Jean Leonetti, ministre chargé des Affaires européennes et cardiologue de formation, qui a présidé la Fédération hospitalière de France (FHF) et a porté la « Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie » ; de la porte-parole du gouvernement et ministre du Budget Valérie Pécresse ; ou encore de l’ancienne ministre de l’Ecologie et du développement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet. « Je ne crois pas à une surprise venue de la société civile car ce poste reste éminemment politique », explique un responsable de la fédération santé UMP. « Un autre en a très envie même si ça peut paraître idiot, ajoute-t-il : c’est Christian Estrosi ». L’ancien ministre de l’Industrie est un proche de Nicolas Sarkozy. À moins que le président sortant, s’il est réélu, et en fonction des alliances réalisées pendant l’entre-deux tours, ne pratique à nouveau l’ouverture.
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