La vague de forte chaleur qui sévit sur la France depuis la fin de la semaine dernière devrait progressivement refluer. « Le pic de chaleur est derrière nous, mais il continuera à faire chaud, et on va rester au-dessus des seuils de vigilance », a indiqué Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo France. Le service de météorologie prévoit encore des températures au-delà de 35 degrés en Midi-Pyrénées, dans le Massif central et en Rhône-Alpes, et jusqu’au nord-est et l’Alsace. Ce lundi, le plan de vigilance orange était encore maintenu dans 16 départements. La canicule a connu son point extrême dimanche, avec des niveaux jamais vus depuis l’ouverture des stations météo, allant jusqu’à 41,5 degrés à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or). Selon Jérôme Lecou, « ponctuellement, il a fait plus chaud que lors de la canicule de 2003 ».
Contrairement à 2003 où 15 000 décès avaient été enregistrés, les conséquences sanitaires de ce dernier épisode devraient être minimes. Interrogée dimanche, alors qu’elle participait à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), Marisol Touraine indiquait que les autorités restaient « extrêmement attentifs à l’évolution de la situation », tout en précisant : « À l’heure à laquelle je vous parle la situation est parfaitement calme et il n’y a pas d’alerte sanitaire particulière. »
Culture de la prévention.
Un bilan partagé par Patrick Pelloux qui avait été l’un des premiers à alerter les pouvoirs publics lors de la canicule de 2003. « Pour l’instant, on n’a pas noté d’incident ou de décès », a confié le président de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF). « Ça prouve que la prévention fonctionne bien », a-t-il poursuivi. S’il s’est réjoui de cette « culture de la prévention » bien installée notamment dans les établissements accueillant des personnes âgées, il a aussi rappelé les difficultés des hôpitaux en raison notamment des fermetures de lits. À l’heure actuelle, « s’il y avait un afflux massif » en raison de la canicule ou pour une autre cause, « on n’y arriverait pas », a-t-il poursuivi.
Le ministre délégué aux Personnes âgées a, pour sa part, rappelé que les personnes âgées isolées étaient les plus « fragiles ». « Ils répondent plus facilement au téléphone et ouvrent plus volontiers leurs portes à leurs voisins et à leurs proches qu’à des personnes inconnues », a-t-elle ajouté appelant à plus de « présence » et plus de « solidarité ». C’est à cette condition « que nous diminuerons le risque de découverte tardive de victimes restées éloignées du dispositif public », a-t-elle conclu.
Depuis les années cinquante, la France a enregistré quatre grandes canicules dont une dramatique.
1976 : Avec une mortalité s’élevant de près de 10 %, selon Météo-France, dans une vingtaine de département de fin juin à mi-juillet, tous les records sont battus. Il faut remonter jusqu’en 1921 pour retrouver de semblables conditions climatiques.
1983 : Entre le 9 et le 31 juillet, on enregistre le 11 des pics de chaleur atteignant 36° à Nantes et Cognac et 35° à Carcassonne. Sur 4 700 cas de surmortalité sur le territoire français pour juin et juillet, 300 décès dans la région marseillaise sont imputables directement ou indirectement à la chaleur (Météo-France/INSERM).
2003 : Entre le 4 et le 18 août, la vague de chaleur a fait 15 000 morts, particulièrement dans les régions Centre et Ile-de-France (Météo-France /INSERM). Les victimes sont principalement des personnes âgées isolées.
En 2004, le Plan canicule est mis en place.
2006 : La vague de chaleur qui a sévi du 10 au 28 juillet aurait entraîné une surmortalité de plus de 2 000 décès en France (Météo-France/INSERM) et se situe au second rang des plus sévères depuis 1950.
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