L’INCIDENCE du syndrome du bébé secoué, serait de 180 à 200 cas/an, en France. L’inexpérience parentale et, en général, l’ensemble des facteurs de stress pour la personne qui garde l’enfant sont des facteurs de risque face à un enfant qui n’est pas consolable. Les enfants criant plus de 20 % du temps sont le plus à risque.
Aucun signe clinique n’est pathognomonique. Le diagnostic repose sur l’association d’un hématome sous-dural (HSD) et l’absence de signes d’un traumatisme violent, associés pour certains à des hémorragies rétiniennes (HR). Il s’agit généralement d’un nourrisson de moins de 2 ans, le plus souvent de moins de 6 mois, un garçon deux fois sur trois. Les signes révélateurs sont des vomissements et/ou des difficultés alimentaires, des malaises, des troubles de la conscience, des convulsions (70 % des cas) avec un état de mal (25 % des cas), une tension de la fontanelle et des troubles végétatifs fréquents (bradycardie, instabilité tensionnelle, thermique, cardiaque, troubles de l’oculomotricité, pauses respiratoires). Une pâleur cutanée est fréquente. Il faut rechercher d’autres atteintes : lésions cutanées (évocatrices si d’âge différent), des lésions thoracoabdominales, du squelette. Il est important de connaître le lieu de vie de l’enfant, son mode de garde, les difficultés récentes dans la famille ou lors de la grossesse. Un retard à la consultation est parfois constaté de la part des parents ; pourtant, ils semblent très concernés par les soins de l’enfant, ce qui rend le diagnostic de maltraitance difficile.
Scanner, IRM, fond d’œil, radiographies du squelette.
Le scanner permet souvent de faire le diagnostic, en mettant en évidence l’HSD, ainsi que d’autres lésions intracrâniennes. Il permet la recherche de fractures du crâne et d’un hématome et/ou d’un œdème localisés des tissus sous-cutanés. Un scanner normal n’élimine pas un SBS. L’IRM est l’examen de choix pour faire le bilan complet des lésions. Il est possible de connaître l’âge de l’hémorragie intraparenchymateuse et de détecter une hémorragie sous-arachnoïdienne. Le fond d’œil est impératif à la recherche d’hémorragies rétiniennes. Les radiographies du squelette corps entier représentent l’examen incontournable car les fractures sont typiquement épiphysaires ou métaphyso-épiphysaires. Cette situation est quasiment pathognomonique car presque irréalisable accidentellement à cet âge. L’électro-encéphalogramme est indispensable et doit être réalisé dans les 24 heures après l’admission. Les lésions abdominales classiques de maltraitance peuvent être recherchées sur un ASP, une échographie, voire un scanner abdominal.
L’analyse de l’hémostase est systématique. L’ionogramme recherche une hypernatrémie ou une hyponatrémie. L’anémie est fréquente. Il faut éliminer les maladies métaboliques qui peuvent mimer un SBS (homocystéinurie, acide glutarique), grâce à un bilan hépatique, complété si besoin par un dosage des acides organiques urinaires et de la carnitine sérique. Lorsque le liquide de ponction lombaire (pas systématique) est hémorragique il faut savoir évoquer un HSD.
D’après la communication de H. Haas (Nice).
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