Supermarché et soins

Aux États-Unis, Walmart mise sur les centres de santé

Publié le 13/10/2014
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Cette nouvelle stratégie, de la part de la plus grande entreprise mondiale, aurait dû faire grand bruit.

C’est au contraire en toute discrétion que Walmart a ouvert, entre avril et septembre, une demi-douzaine de centres de santé dans des zones reculées du Texas et de la Caroline du Sud. Cette première étape devrait se poursuivre avec la création de six autres dispensaires. Si l’expérience est concluante, le spécialiste du supermarché a d’ores et déjà annoncé qu’il allait multiplier les structures de ce type. Il faudrait alors s’attendre à de profonds bouleversements sur le marché de la santé aux Etats-Unis.

Walmart est très fortement représenté dans les zones sous-dotées en services de santé. « S’ils mettent cela en place en priorité dans leurs magasins ruraux, ils vont effectivement combler une importante lacune dans l’écosystème sanitaire », explique Skip Snow, un expert cité par le « New York Times ».

Les centres de santé de Walmart pratiqueront des horaires d’ouverture très étendus, et la concurrence pourrait être obligée de s’adapter. « S’il y a un centre de santé Walmart ouvert 15 heures par jour, il se pourrait bien que cela devienne la nouvelle norme », aexpliqué le Dr Lisa Bielamowicz, du cabinet de conseil Advisory Board Company, au site « Healthcare Finance News ».

L’écosystème sanitaire américain chamboulé ?

Le géant de la grande distribution a opté pour une stratégie tarifaire agressive, dans un pays où le coût des services de santé est particulièrement élevé. L’entreprise affiche un tarif de 40 dollars (31 euros) pour une consultation, et même 4 dollars (un peu plus de 3 euros) si le patient est l’un de ses employés. Des montants qui, selon Jennifer Laperre, directrice pour la santé et le bien-être, visent à « fixer un nouveau prix de vente sur le marché de la santé ».

L’engagement de Walmart dans les services de santé n’est pas tout à fait nouveau. Ses magasins vendent depuis longtemps des médicaments sur prescription, et une centaine d’entre eux hébergent déjà de petits centres de santé gérés par des hôpitaux locaux.

Mais pour la première fois, l’entreprise fournira elle-même, directement, des soins de santé. Il ne s’agit pour l’instant que de structures de premier recours, où travailleront principalement des infirmiers de pratique avancée supervisés par des médecins. Mais qui sait si Walmart ne sera pas tenté d’aller plus loin ?

Adrien Renaud

Source : Le Quotidien du Médecin: 9356