DEUX PAGES sur une soixantaine, la santé tient une place modeste dans le projet du PS à l’élection présidentielle. Plusieurs mesures sont toutefois susceptibles de mettre en émoi la profession médicale.
Fil rouge du programme santé : la préservation de l’accès à la protection sociale. Le projet peut se résumer par ce slogan imagé, utilisé par le PS : « La carte Vitale plutôt que la carte bleue ». Le PS promet des États généraux de la santé sur tout le territoire. Il veut renforcer la prévention, les diagnostics précoces, et annonce une grande loi sur la santé mentale. Pour mener à bien ces réformes du système de santé et assurer un accès aux soins sur l’ensemble du territoire, Solférino table sur un « nouveau pacte avec les professionnels de santé ». Ce pacte repose sur trois piliers : les maisons de santé, le paiement au forfait (majoritaire) et… la régulation de l’installation des médecins. Martine Aubry, première secrétaire du parti, a ajouté qu’elle souhaitait que les nouveaux diplômés s’installent « pendant 5 ans dans des zones de pénurie ». Le PS entend par ailleurs « encadrer et plafonner » les dépassements d’honoraires, lutter contre les refus de soins mais aussi revoir le financement de l’hôpital pour remédier aux effets pervers de la tarification à l’activité.
Attachés au programme officiel, les candidats à la primaire ont aussi fait entendre leurs différences. Le favori des sondages, François Hollande, est persuadé que les mesures coercitives à l’installation ne fonctionnent pas. Il plaide plutôt pour une limitation de l’installation dans les zones surdotées. Opposé au secteur optionnel, le député de Corrèze réclame un contrôle strict des dépassements d’honoraires. Ségolène Royal veut généraliser la contraception gratuite pour tous les jeunes de moins de 25 ans. La présidente de la région Poitou-Charentes souhaite mettre en place une carte santé pour les 16-20 ans qui leur donnerait droit à une consultation médicale dentaire et psychologique tous les six mois.
Lors du second débat télévisé de la primaire, le député-maire d’Évry, Manuel Valls, a proposé d’instaurer une TVA sociale...que les autres prétendants ne défendent pas. Pour diminuer le gâchis du médicament, le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg préconise une réforme du conditionnement. Et d’ajouter que « trop de médicaments dont le service médical rendu est insuffisant circulent aujourd’hui ». Quant au président du parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, il s’est illustré en défendant la légalisation du cannabis et le « droit de mourir librement dans la dignité ».
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