Le 29 octobre dernier, l’ouragan Sandy, le plus large orage enregistré au-dessus de l’océan Atlantique, s’abattait sur la côte Nord-Est des États-Unis, provoquant des ondes de tempête dévastatrices, des coupures de courant prolongées et des dégâts matériels s’élevant à 50 milliards de dollars. Les conséquences sanitaires, immédiates et à plus long terme, ont pris diverses formes.
Les noyades
Selon un rapport récent du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 117 décès ont été associés à l’ouragan Sandy, pour la plupart survenant à New York et dans le New Jersey (75 %).
Parmi les 67 décès liés directement à Sandy, la noyade (40 décès) est la principale cause ; la moitié de ces noyades pouvait être évitée car elles sont survenues dans des maisons inondées qui étaient situées dans des zones soumises à un ordre d’évacuation obligatoire, un jour avant l’arrivée de Sandy. La seconde cause de décès est le traumatisme (19 décès).
Intoxication au CO
Parmi les décès indirectement liés à Sandy, la majorité a été causée par une intoxication (10 décès), principalement au monoxyde de carbone (9 décès).
En effet, dans les jours et semaines qui ont suivi l’orage, la plus grande menace sanitaire est venue de la perte de courant prolongée affectant 7 à 8 millions de foyers.
Selon un rapport récemment publié dans le journal « Environmental Health Perspectives » du NIH, Sandy a été associé à 263 intoxications au CO à la mi-novembre (dont 8 fatales), provoquées par des cuisinières à gaz pour se chauffer ou des générateurs pour s’alimenter en électricité.
Par ailleurs, plus de 1 000 patients ont dû être évacués de plusieurs hôpitaux new-yorkais (dont deux à Manhattan) qui se sont vus privés d’électricité, car sans générateur de secours ou avec des générateurs défaillants, une évacuation réalisée avec succès sans perte de vie.
Moins chanceux ont été les sujets âgés piégés dans les hauteurs d’immeubles aux ascenseurs ne fonctionnant plus ; plusieurs milliers auraient ainsi été découverts dans les semaines suivantes à Rockaways (NY), vivant sans électricité et à court de médicaments pour traiter leurs maladies chroniques.
La pollution de l’eau, autre préoccupation majeure, a conduit à plusieurs mesures : avertissement pour bouillir l’eau lorsque les réseaux d’approvisionnement en eau étaient affectés, interdiction de bain dans les eaux polluées par les reflux d’égouts, et fermeture des eaux conchylicoles.
Les effets mentaux
Les répercussions de Sandy sur la santé mentale ont été notables : les consultations psychiatriques à l’hôpital Beth Israël au Sud de Manhattan accusaient une hausse de 70 % en novembre ; selon une enquête réalisée en décembre dans les zones les plus affectées, un adulte sur trois présentait une détresse psychologique sévère, et un tiers des enfants avaient au moins 2 symptômes d’anxiété. Puisque les symptômes de stress post-traumatique peuvent continuer, voire émerger plusieurs mois après le désastre, des études sont en cours pour évaluer les effets mentaux à plus long terme et les autorités de New York viennent de lancer une campagne pour informer la population sur la présence d’un service gratuit de counseling (Projet Hope) mis à la disposition des New-Yorkais affectés par Sandy.
Enfin, les autres effets sanitaires à long terme les plus redoutés sont les conséquences respiratoires de l’exposition à la moisissure dans les maisons qui ont été mal assainies après l’inondation.
Environmental Health Perspectives, mai 2013; CDC 24 mai 2013. CDC: (Centers for Disease Control and Prevention)
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention