Près de 10 millions d’Européens souffrent de démence, notamment de la maladie d’Alzheimer. Au regard de ce problème majeur de santé publique, le Parlement européen a invité en janvier 2011 les États membres à « élaborer des programmes et des stratégies spécifiques au niveau national ». En effet, seuls 7 pays de l’UE (dont la France) ont déjà mis en place un plan d’action spécifique dans le champ de ces pathologies. C’est dans ce cadre qu’a été lancé en avril 2011 le programme ALCOVE, réunissant 30 organisations gouvernementales ou scientifiques de l’Union européenne. Cofinancé par la Commission européenne et les États membres, ce réseau est piloté par un groupe de 7 pays : Belgique, Finlande, Italie, Slovaquie, Espagne, Royaume-Uni et France. « Il y a des réseaux européens très experts sur la démence, avec des réseaux de patients, des réseaux de recherche. ALCOVE est un réseau de santé publique qui doit capitaliser la synthèse de toute cette connaissance, pour proposer des recommandations qui soient actualisées par rapport à ce qu’il se fait de mieux en Europe et dans la littérature », explique le Dr Armelle Leperre-Desplanques, chef du service des programmes pilote à la Haute Autorité de santé (HAS) qui coordonne pour la France ce programme en lien avec le service des relations internationales de la Haute Autorité. Mis en place pour une durée de deux ans, ce programme d’échanges doit permettre d’améliorer la connaissance sur les prises en charge des démences et émettre des propositions sur les meilleurs moyens pour préserver la qualité de vie des patients et des aidants.
Bilan d’étape.
Le 12 avril dernier, la HAS a réuni en son siège l’ensemble des 19 pays et 30 partenaires pour réaliser un bilan à mi-parcours. « La première année a été consacrée à la mise en place de ce réseau qui fonctionne très bien. Environ 40 % du programme de travail a été réalisé. On tiendra les échéances pour un rendu des recommandations en mars 2013 », indique le Dr Leperre-Desplanques. L’action conjointe ALCOVE inclut « une analyse de toute la littérature et des enquêtes qui sont menées dans les pays européens auprès de différents partenaires (ministère de la santé, associations de patients...) », précise-t-elle. Lors de la réunion du 12 avril au siège de la HAS, ALCOVE et l’association Alzheimer Europe (qui regroupe l’ensemble des associations nationales investies dans le champ de la maladie) ont signé un accord de coopération. Une manière de renforcer le niveau d’expertise de ce programme. L’épidémiologie, le diagnostic précoce, la prise en charge, les aspects éthiques, la mesure et la réduction du risque iatrogénique des neuroleptiques chez les patients constituent les axes forts du projet. « C’est la combinaison de ces données actualisées de la science et des pratiques de santé publique en Europe qui vont permettre de mettre en œuvre plusieurs niveaux de propositions d’actions validées », indique le Dr Leperre-Desplanques. Rendez-vous en mars 2013 pour découvrir le contenu de cette première « boîte à outils » européenne dans le champ des démences.
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