Le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné à des peines de prison les deux individus accusés d’avoir passé à tabac un médecin du service des urgences de l’hôpital de Grenoble, à qui ils reprochaient d’avoir négligé une de leur proche.
Le premier, âgé de 28 ans et fils de la patiente hospitalisée, a écopé de 10 mois de prison ferme. La justice s’est montrée plus clémente pour son acolyte de 25 ans, condamné à 5 mois avec sursis. Les deux hommes étaient jugés hier, 10 mai, en comparution immédiate. Le ministère de la Santé et les organisations professionnelles avaient réclamé des sanctions exemplaires pour les coupables.
Une expédition punitive
Durant l’audience, qui s’est déroulée le 10 mai, le procureur de la République a dénoncé le caractère prémédité de cette agression « d’une violence extrême », qu’il a qualifiée d’« expédition punitive ».
Déjà condamné à cinq reprises, le fils de la patiente a reconnu les faits et s’est excusé plusieurs fois devant le tribunal.
Il a expliqué son geste par un « coup de chaud » racontant que sa mère dépressive et atteinte d’un cancer se plaignait du comportement du médecin. « Elle m’a dit : " on lui parle mal, on lui parle comme à une chienne "», a-t-il expliqué à la barre. Les proches de la patiente se plaignaient notamment que celle-ci soit installée dans une chambre sans fenêtre.
Le médecin témoigne
Selon le témoignage du médecin lu à l’audience, son fils est entré dans son bureau, lui a crié : « tu as vu où tu as mis ma mère ? », avant de lui porter un coup de poing à la mâchoire et de le serrer à la gorge.
Le praticien a ensuite été frappé à coups de téléphone par une deuxième personne tandis qu’un troisième agresseur a tenté de le frapper avec une chaise. Dans son témoignage, il a évoqué un « lynchage », assurant « avoir vu sa dernière heure venir ». C’est l’intervention d’un aide soignant qui lui a permis d’échapper au pire.
Agent de service apprécié par son employeur, le principal coupable est père d’un enfant gravement malade et en attend un deuxième. « Ca fait deux ans que je vais à l’hôpital une fois par mois pour mon enfant malade, et j’ai jamais tapé personne », a-t-il mis en avant. Son acolyte a nié son implication dans l’agression tout en reconnaissant avoir été présent. Tous deux ont refusé de livrer les noms des personnes qui les accompagnaient le jour des faits.
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