Xavier Dor, militant anti-avortement, médecin de 84 ans aujourd’hui président de l’association « SOS tout-petits » proche du milieu catholique intégriste, a été condamné ce lundi à une peine de 10 000 euros d’amende par le tribunal de grande instance de Paris pour s’être introduit à deux reprises en juin 2012 dans les locaux du Planning familial 75. Cette peine dépasse les réquisitions du parquet, qui demandait en juin 2013 8 000 euros d’amende et un mois de prison avec sursis pour « pression morale et psychologique » et « actes d’intimidation ». Le Planning familial, l’ANCIC (Association nationale des centres d’interruption volontaires de grossesse et de contraception) et la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception) s’étaient constitués parties civiles à ce procès.
L’ancien pédiatre avait remis de minuscules chaussons tricotés et une médaille de la Vierge à une femme qui avait décidé d’avorter, lors de sa seconde irruption dans les locaux du Planning. Lors de l’audience du 26 juin, celle-ci racontait en larmes son sentiment de culpabilité après cette rencontre « d’une violence inouïe ». Le tribunal a condamné Xavier Dor à verser à la femme 2 000 euros de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral, ainsi qu’un euro à la CADAC et un euro à deux entités du Planning familial. Il a été en revanche relaxé pour son action du 2 avril 2011 où il avait manifesté devant l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris en exhibant des images de fœtus ensanglantés.
Xavier Dor se dit décidé à faire appel, estimant que « la France fille aînée de l’Église est devenue fille aînée de Satan et que le crime est inscrit dans la loi ».
Pas un droit « à part »
« Le droit à l’avortement doit être reconnu non seulement légal mais légitime, ce n’est pas un droit à part », a de son côté réagi Véronique Sehier, co-présidente du Planning familial. « On doit permettre à toute femme de l’exercer en connaissance de cause », a-t-elle poursuivi.
« Toute femme doit pouvoir avorter aujourd’hui en France, sans avoir à justifier son choix, sans culpabilisation ni stigmatisation et quelle que soit sa situation sociale, économique ou géographique. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des campagnes nationales d’information sur la sexualité, la contraception et l’avortement (...). Cela va de pair avec le développement de centres de proximité de qualité qui permettent un accès rapide à l’avortement et la formation adaptée de professionnels de santé en matière de contraception et d’IVG », ont réagi dans un communiqué commun le Planning, la CADAC et l’ANCIC.
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