L'enfant atopique peut développer plusieurs pathologies : allergie alimentaire, dermatologique (dermatite atopique) ou respiratoire (asthme). Néanmoins, l'allergie alimentaire engendre souvent des réactions sévères : elle est, ainsi, la première cause d'anaphylaxie chez l'enfant.
« Pour éduquer l'enfant et lui apprendre à vivre avec sa maladie, les séances d'éducation thérapeutiques (ETP) peuvent être nécessaires. Plusieurs études scientifiques ont d'ailleurs démontré l'efficacité de l'ETP en matière d'amélioration de la qualité de vie de l'enfant », souligne le Dr Audrey Bernede-Astruc, allergologue à Lyon.
Des ateliers dédiés à l'enfant et à sa famille
L'ETP s'adresse aux enfants ayant des allergies sévères ; à ceux dont l'allergie reste modérée mais altère grandement la qualité de vie. Mais aussi, à leurs familles. « Certains enfants atteints d'allergies alimentaires ont, par exemple, une anxiété à l'idée de manger avec les autres, leurs parents, également, sont très inquiets à l'idée d'une prochaine réaction. L'ETP peut les aider à mieux comprendre leur maladie, à connaître la conduite à tenir en cas de réaction alimentaire ainsi que les traitements à utiliser et donc, à vivre en étant plus détendus au quotidien », confie le Dr Bernede-Astruc. L'ETP de l'enfant peut s'effectuer lors d'une consultation individuelle avec le médecin traitant ou l'allergologue. Mais, très souvent, le praticien manque de temps et l'ETP se déroule lors de séances collectives, à l'hôpital, où l'enfant allergique, accompagné par ses parents, apprend à gérer sa maladie avec d'autres enfants souffrant également d'allergies. « L'intérêt des séances collectives d'ETP est que l'enfant et ses parents peuvent échanger avec d'autres parents ayant un vécu et des expériences complémentaires sur la maladie », précise le Dr Bernede-Astruc. Pour que l'enfant allergique puisse accéder à une séance d'ETP, il doit être adressé aux équipes soignantes compétentes par son médecin traitant ou son allergologue. « Une fois admis en ETP collective, un diagnostic (ou bilan éducatif) est réalisé. Il s'agit d'un entretien avec un soignant afin de mieux connaître les besoins et les attentes de l’enfant. Ensuite, un contrat d’éducation (accord écrit) est établi entre l’enfant, les parents et les soignants sur les compétences à acquérir et les activités à réaliser », note le Dr Bernede-Astruc.
Des activités éducatives et ludiques
L'enfant et sa famille bénéficient ensuite de séances d’apprentissage. Plusieurs ateliers sont animés par une équipe pluridisciplinaire (médecins, infirmiers, diététiciens, psychologues…). Différents outils validés par le GRETA (Groupe de réflexion en éducation thérapeutique dans l’Allergie) sont utilisés : métaplan, « eczéma book », tableau d’allergènes… « Lors de ces ateliers, les enfants et leurs parents peuvent, par exemple, apprendre à lire les étiquettes des produits alimentaires, reconnaître les allergènes, mais aussi, apprendre à distinguer les aliments. En cabinet, j'ai pu constater que les enfants ont parfois du mal à faire la différence entre une noix de cajou, une noisette et une cacahuète », relève le Dr Bernede-Astruc. Les séances d'ETP permettent aussi d'expliquer et de hiérarchiser (selon la gravité) les différents symptômes de l'allergie (urticaire, gonflement, gêne respiratoire…) et les gestes à effectuer et les traitements en cas de réaction allergique. Enfin, dernière étape le diagnostic éducatif : à la fin des ateliers d'ETP, un bilan des acquisitions de l’enfant est effectué. « En général, une à deux séances suffisent pour permettre à l'enfant d'améliorer des connaissances et de gagner en autonomie face à sa maladie, mais aussi, d'améliorer sa qualité de vie », conclut le Dr Bernede-Astruc.
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