Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) demande à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, d’intervenir pour permettre à plusieurs dizaines d’internes en médecine générale de finir leur formation.
« De jeunes médecins ayant suivi tout leur cursus théorique et pratique requis sont empêchés par de nouveaux textes [...] et par une interprétation administrative trop rigoureuse de soutenir leur thèse, et donc d’exercer leur métier au service de la population », écrit ce mercredi le syndicat dans une lettre ouverte à Najat Vallaud-Belkacem (voir la lettre ci-dessous).
Situations dramatiques
En théorie, les internes en médecine générale doivent passer leur thèse dans les 3 ans qui suivent la fin de leur internat. Le code de l’Éducation nationale précise toutefois que ce délai peut être porté à 6 ans (le double de la durée réglementaire de la maquette de formation). Mais malgré ce laps de temps en apparence suffisant, les aléas de la vie ont empêché plusieurs dizaines d’internes d’achever leur thèse.
Problèmes de santé, familiaux ou personnels, parentalité, non-connaissance des obligations réglementaires, perte de relations avec le milieu universitaire, difficulté à valider un sujet ou à trouver un directeur de thèse... le SNJMG a reçu le témoignage de 23 résidents et internes âgés de 31 à 59 ans qui n’ont pu, pour l’un de ces motifs, achever leur cursus dans les délais impartis. « Ces personnes vivent pour la plupart des situations personnelles dramatiques », commente le Dr Théo Combes, président du SNJMG. Certains touchent les allocations chômage ou maladie, d’autres vivent d’activité salariée.
Pas de dérogation possible
Comment en est-on arrivé là ? Une instruction de la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) envoyée en février 2012 aux présidents d’université et doyens de médecine, et dont « le Quotidien » a eu copie, stipule qu’« aucune dérogation ne peut être accordée parce que les textes ne le prévoient pas ». « Cette attitude intransigeante est cruelle et inhumaine, écrit le SNJMG à Najat Vallaud-Belkacem. Sans la finalisation de leur formation, perdant toutes les équivalences professionnelles soumises à leur condition d’étudiants en 3e cycle d’études médicales, sans indemnisation chômage malgré tout le travail passé à temps plein à l’hôpital en tant que résidents ou internes, ces personnes se retrouvent après une dizaine d’années supérieures longues et difficiles sans aucun diplôme ! »
Recours auprès du conseil d’État
Ida Marina Lanzi, défend le dossier des « privés de thèses » pour le SNJMG. Elle est elle-même dans l’impossibilité de valider son diplôme de docteur en médecine, ayant interrompu son travail entre 2010 et 2012 à la suite d’un accident de voiture.
Il y a deux ans, elle a appris qu’elle n’était plus autorisée à s’inscrire en faculté de médecine. Elle se retrouve dans une impasse. Il lui est impossible de finir sa formation et de travailler en tant que médecin. Une ultime solution à laquelle elle ne veut se résoudre serait de s’exiler à l’étranger pour finir son 3e cycle.
Le SNJMG se bat depuis plusieurs mois contre la « toute puissance aveugle et sourde de l’administration ». Il a demandé au Premier ministre d’abroger les textes qui fixent des délais pour passer la thèse. Le syndicat s’apprête à déposer un recours auprès du conseil d’État.
En interpellant la ministre de l’Éducation nationale, les jeunes généralistes espèrent débloquer une situation qui plonge les « privés de thèse » dans une « impasse aussi tragique qu’absurde ».
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